Dries Van Noten Hommes Printemps Eté 2016
Cette saison, Dries Van Noten rend hommage aux icônes de toujours. Sur une bande-son portée par la voix d’Elvis Presley, le souvenir de la plus iconique des actrices habite une collection Printemps-Été 2016 où les silhouettes un peu loose se succèdent en toute élégance.
Mythique, un brin provocatrice, Marilyn Monroe s’invite ainsi sur presque toutes les pièces de la collection. Le visage de la célèbre blonde s’imprime ainsi, de manière quasi obsessionnelle, en noir et blanc sur un tee-shirt, prenant possession d’un blouson ou d’un short, venant sublimer un pantalon ou un costume ou en all-over sur un trench.
Quand la star se fait plus discrète, c’est d’un simple baiser que ses lèvres parfois rouge pailleté viennent habiller une poche ou un marcel ou simplement signer l’invitation du défilé.
Et lorsque séduit par cette imagerie iconique, nous pensons apprécier un hommage au glamour hollywoodien, c’est intrigués par la voix de Salvador Dali résonnant dans le hangar que nous assistons à une confrontation des plus originales, une véritable conversation entre une mode classique et élégante et un certain état d’esprit rebelle, porté par des touches empruntées au surréalisme.
Dries Van Noten nous convie ainsi à un fascinant dialogue entre Marilyn, l’icône du glamour et Salvador, l’artiste rebelle par excellence, sur un fond sonore mixant audacieusement Love me Tender d’Elvis et This is not a love song, du groupe post-punk anglais Public Image Limited.
L’allure est effortless et séduit par sa fraîcheur. Tout en multipliant les références artistiques et musicales, le designer injecte une bonne dose de punk à un vestiaire classique, fort de nombreuses propositions.
Comme un clin d’œil aux fameuses larmes de verre de Man Ray, c’est affublés de délicates larmes glitter que les mannequins présentent les différentes pièces d’une garde-robe ultra complète.
Dans une recherche constante de nouveaux imprimés, le créateur belge multiplie les références surréalistes. Le homard cher à Elsa Schiaparelli se fait motif sur un pull tandis que les palmiers renvoient à l’imprimé tropiques de la créatrice.
Comme un écho à une bande-son lorgnant vers le punk, l’imprimé léopard revient comme un leitmotiv, apportant toujours un peu plus d’originalité à une collection classique parfaitement maîtrisée.
Dries y ajoute une certaine élégance nonchalante avec des ensembles fluides en soie et viscose, et des manteaux-peignoirs ultra légers, presque transparents pour certains. L’évidente décontraction du style est compensée par l’utilisation de matières toujours plus luxueuses.
Véritable pièce maîtresse de la collection, le pantalon se porte ample et taille haute parfois accessoirisé de bretelles.
Parfaitement de saison, le bermuda devient chic au quotidien porté avec une veste quand il ne se couvre pas d’imprimés en mode plus décontracté.
Et lorsque les dernières silhouettes se sont alignées à côté des premières, c’est avec une certaine poésie mâtinée de glamour que se termine le show dans un final tout en paillettes. Hésitant entre l’icône glamour et l’icône rebelle, Dries Van Noten semble définitivement opter pour l’icône glamour pour l’été prochain.
Entre glamour et surréalisme, il esquisse les contours d’une mode affûtée où la moindre silhouette appelle à une réflexion sur la notion même de pièces iconiques traversant les styles, les époques et les saisons. En dédiant sa collection aux plus grandes icônes, qui étaient loin d’être lisses, Dries Van Noten nous rappelle que les icônes d’aujourd’hui sont souvent les rebelles d’hier.
Marie-Odile Radom
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