A Ruben’s Fantasy par Christian Louboutin
« L’ultime étape, c’est le soulier porté. Bien sûr, pour qu’une femme ait envie de l’essayer, il faut qu’il soit attractif. Mais ensuite, il faut qu’il soit beau au pied : c’est la jambe qui doit étonner, pas le soulier. » Christian Louboutin
Sur un champ de bataille semblant tout droit sortie d’un tableau d’un maître flamand, une armure gît à demi-enterrée sous la terre recouverte d’une cape bleue, d’une épée et d’un bouclier. A droite, les jambes délicates d’une déesse semblent esquisser un petit pas de danse.
Une paire de sandales Vaquettababa en cuir doré nous font détourner le regard d’une pomme qui semble bien esseulée. Minerve, la déesse de la sagesse reconnaissable à l’armure, semble avoir reçu la sandale d’or, allégorie de la pomme d’or offerte à la plus belle des déesses par Pâris.
Cette scène, issue du dernier lookbook de Christian Louboutin rend hommage au tableau Le Jugement de Pâris du peintre Pierre Paul Rubens peint en 1638. Pour l’Automne-Hiver 2013-2014, le créateur de la fameuse semelle rouge s’est associé une fois de plus au photographe Peter Lippmann pour imaginer A Ruben’s Fantasy, une collaboration artistique flamboyante inspirée des tableaux du célèbre peintre flamand.
Souliers brodés aux couleurs chatoyantes et sacs sont mis en scène dans des photographies réinterprétant subtilement les grands classiques du père du baroque moderne. Dans le plus beau des hommages, le célèbre photographe New-Yorkais reproduit à la perfection le style du peintre, recréant les scènes mythologiques et bibliques plébiscitées par le maître.
La richesse des compositions met en avant les créations du chausseur, accentuant la confusion entre tableau et photo dans une parfaite symbiose, à l’instar de la réinterprétation des Deux Satyres où l’escarpin en python métallisé So Kate se mêle au raisin dans une évocation du plaisir sans retenue.
Les escarpins brodés en satin et strass Artifice et les sandales en satin Grusanda sont synonymes d’abondance dans la réinterprétation du tableau Les Naiades remplissant la Corne d’Abondance. Les deux femmes offrent à notre regard une chair épanouie et triomphante dans un mouvement dont la troublante sensualité ne peut nous échapper.
En pleines bacchanales, les visuels sont imprégnés des tons sensuels et de l’esprit théâtral de la collection Automne Hiver. Les escarpins Gruotta rehaussés d’un noeud en satin et les escarpins Body Strass en résille et strass deviennent les plus belles des fleurs dans cette réinterprétation de l’oeuvre Les trois Grâces aux femmes aux traits parfaits à peine habillées d’un voile.
Une sandale en cuir python et cuir façon poulain Keny vient habiller le pied d’une guerrière terrassant le géant Goliath avec sa minaudière en agneau clouté dans la réinterprétation du célèbre David contre Goliath.
Christian Louboutin ne cessera jamais de nous étonner. Les images de son lookbook rendent hommage à la femme qui, telle une déesse antique, acquiert ses lettres de noblesse chaussée de talons hauts à la semelle rouge. Chaque photographie est une œuvre d’art à part entière reproduisant un classique de le peinture tout en soulignant l’opulence, la grâce et l’élégance de la marque. Mais la chaussure est comme toujours la reine incontestée de la scène et apparaît sublimée grâce au talent de deux magnifiques artistes.
Crédit photos : © Peter Lippmann for Christian Louboutin
Marie-Odile Radom
Related posts: