Dear Dior par Victoire de Castellane
« Au fond d’un cœur sommeille toujours un rêve. Le couturier le sait : chaque femme est une princesse. » Christian Dior
C’est devenue une habitude qui nous enchante à chaque fois. Depuis 2010, le dernier jour de la semaine de la Haute-Couture parisienne est consacrée aux présentations de Haute-Joaillerie. Quel ne fut pas notre plaisir de débuter cette journée de présentations par une maison d’exception, au plus près de ses célèbres ateliers de l’avenue Montaigne !
C’est donc avec une émotion dissimulée et une pointe d’appréhension que nous prenons le fameux escalier du 30 Avenue Montaigne, pour atteindre les salons où se tient la présentation des nouvelles sublimes parures en pierres précieuses imaginée par Victoire de Castellane pour la Maison Dior. Accompagnés tout le long par des clichés en noir et blanc rappelant l’âme de la Maison, l’esprit de M. Christian Dior est encore très présent.
Présentée en marge des défilés, la nouvelle collection de Haute-Joaillerie Dior ne sera dévoilée au grand public qu’en septembre prochain lors de la Biennale des Antiquaires. Envoûtante, elle est l’occasion d’un fabuleux voyage à travers des inspirations exotiques, tour à tour orientales ou byzantines, grâce aux opales et aux bouquets de grenats spessartites qui viennent sertir les pièces.
Après une collection à l’inspiration plutôt minimaliste, la directrice artistique de Dior Joaillerie renoue avec l’exubérance de sa créativité et son goût légendaire pour la profusion de pierres précieuses aux couleurs éclatantes.
Baptisée Dear Dior, comme un hommage ou plutôt comme le début d’une lettre pleine d’affection à M. Christian Dior, cette collection de vingt pièces fait des pierres précieuses les héroïnes d’une histoire qui n’aura jamais d’épilogue…
Bien loin des paysages lointains évoqués par les pierres précieuses, l’influence de cette collection au nom évocateur se situe dans les salons feutrés de la Maison. En effet, leur créatrice a eu envie de faire revivre l’esprit des bijoux de couture que Christian Dior avait l’habitude de glisser au cou ou d’attacher au poignet de ses mannequins dans les coulisses des défilés de la maison.
Collier de strass, bracelet de perles, les pierres des parures n’étaient pas précieuses, seuls leurs dessins et l’élégance de celles qui les portaient l’étaient. Victoire de Castellane les réinvente par de nouveaux dessins sublimés d’un savoir-faire joaillier.
Cette fois-ci, bracelets, boucles d’oreilles et bagues sont sertis de pierres précieuses aux couleurs chatoyantes mais paraissent comme fantaisie. L’illusion est parfaite, la technique unique et le travail orfèvre et joaillier est garanti par le savoir-faire des meilleurs artisans parisiens.
Ultime hommage au couturier et créateur de la marque, la créatrice a autant travaillé l’apparat du bijou que le dos de celui-ci puisque la monture reprend le dessin exact des motifs de dentelle qui ornaient les robes de haute couture de la maison Christian Dior.
L’âme de la collection se révèle dans les jeux de volumes et de couleurs vives des pierres à l’harmonie croustillante. Classiques ou exubérantes, tel un arc-en-ciel de finesse, les pierres ont de la prestance et leur éclat nous enchante.
Des pierres précieuses très rares comme les sphènes composent ces pièces uniques à l’audace touchante. Et derrière une apparente exubérance se cache une fragilité des plus poétiques. Ces pierres rarissimes jaunes en provenance de Madagascar tirant sur le kaki sont traitées en boucle d’oreille afin d’éviter toute casse et se mêlent avec délicatesse dans un camaïeu de jaune aux diamants et à l’or.
Les éclats de rose fuchsia, de jaune doux, de violet poétique et d’orange énergique sont teintés d’une fraiche sophistication.
Les opales, pierres de prédilection de Victoire de Castellane, multiplient les scènes de séduction. Opale noire d’Australie ou opale arc-en-ciel d’Éthiopie forment une composition sans fausse note avec les pierres les plus nobles.
A l’exception d’une bague et de boucles d’oreille reproductibles composées d’or jaune, de diamants, tanzanites, émeraudes, grenats démantoïdes, grenats spessartites et saphirs roses, cette collection est essentiellement composée de pièces uniques avec une pièce en tout point remarquable : le bracelet Dentelle Opale d’Orient à la délicate et arachnéenne dentelle d’or.
Notre coup de cœur va à la collection Dior VIII Grand Bal, inspirée du goût de Christian Dior pour les grandes fêtes, avec son calibre Dior Inversé, dont la masse oscillante inspirée du plissé Dior, placée côté cadran, reproduit le tournoiement d’une robe de bal. En or et céramique noire ou blanche, leur lunette se pare de diamants baguette et la masse oscillante est réalisée en marqueterie de jade ou d’opale.
Excentricité des courbes, intensité des couleurs et volumes surdimensionnés redeviennent les atouts de fabrique d’une Maison d’exception. Au plus près des ateliers, nous avons pu admirer les pièces de la collection Dear Dior, gourmandes et généreuses, baptisées Dentelle Opale d’Orient, Dentelle Chantilly Multicolore ou encore Guipure Framboise Rebrodée. Hommage ultime à la Couture de Monsieur Christian Dior, elles sont de celles qui font l’âme d’une maison d’exception…
Crédit photo : Maryophoto
Others : with the courtesy of Dior Joaillerie.
Image à la une : Bracelet « Dentelle Opale d’Orient » platine, or jaune, diamants, opale noire d’Australie, grenats spessartites, grenats tsavorites, rubis, spinelles et tanzanites.
Marie-Odile Radom
Related posts: