Dior et l’artiste contemporaine Julie Gauthron

Pour cette artiste contemporaine, la vue ne tient qu’à un fil. Aussi cherche-t-elle à réduire la matière à sa plus simple expression, celle du contour, celle des émotions. Diplômée Supérieur de l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art Olivier de Serres, Julie Gauthron est une artiste et décoratrice de talent.

Ses créations associent des projets de design objet, des identités graphiques, des concepts de boutiques et le design intérieur d’hôtels. Son travail artistique se fonde sur le dessin au trait qu’elle pratique depuis 25 ans.

Julie Gauthron capture, fige et s’approprie les paradoxes pour en extraire une unité. On distingue dans ses œuvres une dialectique entre ondes et corps, avec un parti pris assumé de la vibration cachée ou éblouissante. Modeler les humeurs, dessiner les caractères deviennent alors le relais d’une émotion.

Dans ses installations en fil de fer, elle s’affranchit du support et déploie, telle une calligraphe, des lignes dans l’espace, le modelant, cernant les vides avec un fil de fer qu’elle déroule avec dextérité.

En l’espace de quelques minutes, un corps apparaît, un visage devient expressif. Et c’est fasciné que nous contemplons les pleins et les déliés habitant le vide, créant un jeu d’ombres et de lumière dans l’espace.

Alors lorsque la maison Dior décide de créer au 931 N Rush Street à Chicago le troisième flagship de la marque avec la complicité de Peter Marino, c’est tout naturellement que, séduite par l’élégance de ses sculptures, la marque de luxe commande en exclusivité une œuvre à Julie Gauthron.

Réalisée sur mesure en fer forgé, l’œuvre intitulée La Muse de Tim est inspirée du modèle fétiche du photographe Tim Walker. Le fer forgé, suspendu devant la baie vitrée, permet de lire le dessin en contre jour suspendu entre intérieur et extérieur.

La sculpture, exposée de façon permanente au premier étage de la boutique, symbolise l’élégance intemporelle et l’innovation de cette maison de mode iconique. Les jeux d’ombre et de lumière se prolongent dans le travail de l’artiste avec ses dernières installations en néon et son projet de dessins filigranés.

Marie-Odile Radom

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