Le café littéraire de Sonia Rykiel
« J’ai toujours imaginé le paradis comme une sorte de bibliothèque » Jorge Luis Borges Poema de los dones
Alors que ces dernières années Saint-Germain-des-Prés s’est vidé de ses librairies, on pense notamment à la probable prochaine fermeture de la librairie La Hune, l’emblématique Maison Sonia Rykiel remet la littérature au cœur du célèbre quartier parisien et ramène les livres en ce haut lieu du verbe à travers un concept des plus originaux.
Et c’est ainsi au 175 Boulevard Saint-Germain, adresse historique de la Maison, que Sonia Rykiel dévoile un pop-up store habillé de plus de 50 000 livres, transformant pour une année la célèbre boutique du 6ème arrondissement en un café littéraire des plus rafraîchissants.
La nouvelle créatrice de directrice artistique de la Maison Sonia Rykiel, Julie De Libran, a collaboré avec l’éditeur Thomas Lenthal et l’artiste graffeur André Saraïva – auquel on doit le personnage de Monsieur A – pour imaginer cette boutique-bibliothèque, autant dédiée au savoir qu’à la mode, qui accueille les collections de prêt-à-porter, de maroquinerie et d’accessoires de la marque.
Au rez-de-chaussée, des bibliothèques en bois clair grimpent jusqu’au plafond et proposent les grands classiques de la littérature du sol au plafond.
Et c’est pris dans les jeux de miroirs, envoûtés par l’alternance de cuir et de bois et enivrés par tant de connaissance qu’on découvre au hasard des portants les pièces de la collection Printemps Été 2015.
Au premier étage, des bibliothèques toujours. Les étagères d’un rouge laqué vif accueillent une sélection d’ouvrages sur les arts visuels, qui pourront être consultés sur place.
La littérature érotique n’a pas été oubliée pour autant. Vous pouvez ainsi découvrir en toute discrétion les livres plus coquins de cette bibliothèque dans les salons d’essayage.
Pour accompagner les visiteurs dans ce dédale d’histoires et de mots, Julie de Libran voulait un parfum frais, léger avec une tonalité rappelant l’innocence de la jeunesse. Le nez Daniela Andrier a donc conçu une senteur mêlant avec harmonie l’eau de rose, le jasmin, la mandarine et le vétiver, senteur qui habille également pour un an les boutiques de Tokyo et de Londres, inspirées du concept du 175.
Et pour inaugurer ce café littéraire rappelant l’ADN d’une enseigne née entre livres et maille, Julie de Libran en a fait l’écrin de la présentation de la collection Automne Hiver 2015-2016.
Partant de l’idée que « la beauté est réflexion, dialogue avec le miroir« , de longues silhouettes élancées ont présenté des coupes fluides et sensuelles entre textures chaudes et douces absorbant la lumière et détails métalliques réfléchissants.
Le pantalon se porte taille haute dans un esprit esprit seventies.
Les rayures se retrouvent en paillettes dans un mix de matières ou sur un ensemble en velours style pyjama.
En grand pull col roulé marine le jour, la femme Rykiel arbore le soir des tailleurs pantalon en velours à même la peau ou des robes longues aux dos nus vertigineux taillées dans des textures argentées.
La fourrure, très présente la saison prochaine, se décline en pelisses ou en manteaux à poils longs.
Ambiance café littéraire et moquette bleue aux bouches gourmandes et raisins carmins pour le second défilé Sonia Rykiel sous la houlette de Julie de Libran. La directrice artistique de la griffe emblématique de la rive gauche a imaginé un défilé d’inspiration Nouvelle Vague où elle revisite avec beaucoup d’élégance l’ADN d’un maison au chic follement parisien.
Marie-Odile Radom
Related posts:
[…] c’est aussi ainsi qu’on les prend. A deux cent mètres de là, pour mieux vendre ses fringues, Sonya Rykiel a transformé sa boutique en […]