Mark Handforth au Studio des Acacias by Mazarine
Studio mythique, il a accueilli depuis les années 60 les plus grands photographes de mode. Irving Penn y avait ses habitudes au point d’y avoir fait installer un lit pour se reposer entre deux séances. C’est là-bas qu’il a d’ailleurs shooté avec Richard Avedon et Guy Bourdin de nombreuses séries pour le magazine Vogue.
C’est également à cette adresse que Francis Giacobetti immortalisait les égéries du magazine Lui qui s’effeuillaient devant son objectif. Repensé par le cabinet d’architectes LAD, le Studio des Acacias racheté par l’agence Mazarine renaît de ses cendres et retrouve sa vocation artistique, devenant un lieu dédié à la création contemporaine, à la photo et à la vidéo.
Conçu tel un open-space de travail et de rencontres, où artistes, illustrateurs, photographes et collectifs multimedias entrechoquent leurs disciplines, le Studio des Acacias by Mazarine se consacre à l’image sous toutes ses formes pour être un nouveau lieu d’expérimentation et de production, un laboratoire de créativité et catalyseur d’idées.
Il accueille désormais sur trois niveaux des expositions d’artistes contemporains, français et internationaux, un studio de production photo & vidéo et des événements liés au monde de la culture et de la mode.
A l’occasion de la Fiac qui vient de se terminer à Paris, l’artiste britannique Mark Handforth a investi le nouveau Studio des Acacias by Mazarine avec des œuvres inédites spécialement conçues pour le lieu.
Réalisée en collaboration avec le commissaire d’exposition Timothée Chaillou et en partenariat avec la galerie new-yorkaise Gavin Brown, cette exposition, visible uniquement sur rendez-vous jusqu’au 30 octobre 2014, explore le thème de la lumière omniprésente dans l’œuvre de l’artiste.
A mi chemin entre Pop culture et minimalisme, les œuvres monumentales et lumineuses de cet héritier de la génération Pop Art détournent non sans un certain humour des objets du quotidien.
Ces objets réinventés prennent alors une toute autre ampleur à mille lieux de leur nature première, transcendés par la puissance de l’imagination de l’artiste.
Souvent tramées de lumières phosphorescentes, les sculptures de l’artiste jouent avec la structure même du Studio des Acacias habitant l’espace, comblant les vides.
Un nouveau paysage apparaît, incandescent, paysage renvoyant à l’image d’une grande ville perpétuellement sous éclairage. Des néons du quotidien se parent ainsi de couleurs pour devenir l’impression fugace du reflet d’une lune.
Et lorsqu’ils s’emboîtent, ils embrassent l’idée d’une très géométrique rose anglaise, dont la rondeur s’est éprise d’angles pour mieux se refléter dans la verrière du lieu, jouant alors une partition décalée avec les lumières de la ville.
Une simple corde usée recouverte de peintures devient un cobra multicolore qu’on imagine danser au son d’une musique hypnotique pour mieux s’extirper de la rigidité du quotidien.
Une borne d’incendie couverte de peinture chaude et de bougies allumées se prend de contradiction devenant elle-même un incendie symbolique, celui de l’état d’Iowa.
En re-sculptant les objets du quotidien et du mobilier urbain, l’artiste Mark Handforth nous laisse entrevoir la vision d’un monde en perpétuelle recomposition. Et si, il esquisse à travers ces œuvres les contours de paysages nouveaux, il n’en impose jamais pourtant la couleur laissant juste transparaître une inspiration.
L’exposition est ouverte au public du 17 au 30 octobre 2014.
Visite sur réservation du lundi au vendredi de 12h à 19h – Tél. 01 58 05 49 00 – expo@mazarine.com
Oeuvres : Courtesy the artist and Gavin Brown’s Enterprise
Crédit photo : © Mario Palmieri et Stéphane Gallois
Marie-Odile Radom
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