La Maison Champs-Elysées, un hôtel signé Maison Martin Margiela
Connue pour sa vision anticonformiste de la mode et son goût assuré pour le détournement et la transformation, la maison de couture Maison Martin Margiela cultive le minimalisme et l’anonymat. Son univers ponctué de blanc reflète l’extrême créativité de ses pièces minimalistes mais avant-gardistes. Mais elle est beaucoup moins connue pour ses qualités d’architecte d’intérieur. Et si vous viviez l’expérience unique de découvrir un lieu inattendu qui décline à l’envi les codes de la célèbre maison à l’étiquette blanche ? Un lieu conjuguant créativité, générosité, poésie, luxe et légèreté ? C’est désormais possible à l’hôtel 5 étoiles La Maison Champs-Élysées !
En plein cœur du Triangle d’Or Parisien et à deux pas de l’avenue Montaigne, la Maison Martin Margiela a investi la Maison des Centraliens, ancien hôtel particulier de la Duchesse de Rivoli, pour créer un décor à l’image de l’univers pointu et décalé que la marque développe depuis plus de vingt ans. Dix-sept chambres et suites, le restaurant, le fumoir et le lobby sont passés sous le prisme d’un minimalisme chic très couture.
Jeux de miroirs, housses de coton blanc, trompe-l’œil et fausses perspectives placent cet hôtel élégant sous le signe de la discrétion et de l’harmonie. Entre classicisme et avant-gardisme, tradition et provocation, la Maison Champs-Élysées est un havre de paix, une parenthèse poétique où il fait bon profiter du temps qui passe et laisser son imagination vagabonder.
Avec son élégante façade de style Napoléon III, l’hôtel se fond parfaitement dans le cadre cossu et élégant du 8ème arrondissement parisien. Mais dès l’entrée dans le lobby, un univers inattendu s’offre à nous, mêlant habilement les styles et les époques dans un savant contraste entre le fumoir noir et le salon immaculé se faisant face via un jeu de miroirs très troublant.
Dressée comme une sculpture, l’étonnante Réception de miroirs fumés vêtue reflète le prestigieux escalier d’origine de l’ancien hôtel particulier et nous invite à passer de l’autre côté du Miroir. Les cabochons de marbre éparpillés au sol comme soufflés par une rafale de vent nous indiquent le chemin à suivre.
A gauche, les boiseries classiques brûlées du lobby ouvrent sur l’envoûtant Cigare Bar où de petites suspensions et des lampes-bouteilles noires diffusent un doux éclairage. Parquet en chêne teinté noir et fauteuils club en cuir brun foncé donnent le ton pour une atmosphère intimiste et masculine dans un cadre au style typiquement anglais.
Situé sur la droite du lobby, le Salon Blanc nous prouve que le souci du décalage est présent jusque dans les moindres détails. Havre de paix immaculé, il joue avec les symétries et l’art du faux semblant pour une ambiance design très épurée. Ainsi le motif du papier peint de style classique français imprimé du plafond est repris en clin d’œil sur le tapis de laine.
Des boiseries classiques françaises de couleur blanc cassé parcourent les murs portant eux-mêmes les marques d’un passé inexistant dont seules quelques traces laissées par des tableaux fantômes subsistent. Les abat-jours ont également pris la poudre d’escampette.
Des tables basses telles des volumes miroités servent de traits d’union entre les fameux canapés houssés de toile de coton et de lin blanc de la maison de couture.
Seule touche de « couleur », un piano à l’élégance toute solennelle n’attend que vous pour délivrer ses notes cristallines.
Les faux semblants font de chaque pièce un cadre surréaliste tant l’humour et la fantaisie semblent avoir investi les lieux. Ainsi dans l’impressionnante galerie aux trois lustres anciens menant au restaurant La Table du Huit, un panoramique réalisé à partir de photographies en noir et blanc habille les murs tandis qu’une moquette en faux parquet recouvre les sols.
Au fond, le Corridor d’argent entièrement recouvert de feuilles d’argent posées à la main semble être un sas futuriste vers une dimension parallèle. Tel un bijou précieux, un lustre taillé en diamant éclaire cette coursive très chic.
Jouant sur les contrastes de matières et de sensations, le restaurant gastronomique La Table du Huit vous séduira par son cadre surréaliste semblant tout droit sorti d’un conte de Lewis Carrol et la cuisine généreuse, simple mais raffinée du chef Benoît Hilaire.
Le sol et les murs en béton banché et ciré contrastent avec les tables nappées, les fauteuils et les bergères houssés qui par un effet d’optique semblent être en lévitation à quelques centimètres du sol sous une lumière zénithale renforçant l’impression de fantômes du présent.
On distingue à peine le vrai du faux. Moulures over size, portes imprimées gigantesques aux poignées insaisissables et alcôves imprimés de cubes infinis finissent de nous plonger dans un véritable jeu de faux semblant.
Produits frais et classiques réinventés sauront sans nul doute éveiller vos sens et ravir vos papilles.
Un jardin d’hiver à la nature verdoyante s’offre à la vue derrière une verrière qui devient, le dimanche, le cadre idéal pour bruncher et profiter du calme du lieu.
Nouveau venu au sein de la Table du Huit : le Blind Bar sortie de l’imagination de Philippe di Méo. Moderne, élégant, sombre et intrigant, ce nouveau lieu saura vous séduire grâce à son ambiance unique, son étonnante cheminée incrustée dans le comptoir ou encore son incroyable carte de cocktails imaginée par Sandrine Houdré-Grégoire et Nader Chabaane, le chef-barman.
Le noir est la signature de ce bar qui fait furieusement écho au mystérieux fumoir en bois brûlé du Cigare Bar. Les bouteilles sont élégamment masquées se dissimulant derrière leurs ombres en silhouette. A vous de reconnaître votre bouteille favorite dans un Blind Test des plus captivants ! Côté cocktails, contenant et contenu s’habillent également de noir pour une dégustation sombre mais nullement ennuyeuse.
A découvrir, le Glen me More, brunoise de poire fraiche au sirop d’érable infusé à la cardamone flambée sous vos yeux au whisky.
Situés au 2ème étage, les salons de style Second Empire ont été redorés à la feuille par des artisans d’art.
Quarante chambres Boutique rénovées par le duo Bernadette Chevallier et Danielle Damon ont été revues et corrigées dans des harmonies de blanc, crème, et de gris clair dégageant une atmosphère douce et reposante.
Mais le plus étonnant restent les 17 chambres et suites Couture griffées Maison Martin Margiela – situées au 3éme et 4éme étage – qui restituent à merveille les codes distillés par la marque depuis plus de vingt ans. Chaque chambre porte le nom d’un ancien de l’École Centrale.
Dans un esprit décalé, la poésie de Maison Martin Margiela s’exprime différemment selon les suites, tantôt par une invasion de blanc minimaliste, tantôt par un noir absolu. Dévoilant un univers où réalité et illusion se superposent pour mieux se confondre, elle multiplie les effets trompe l’œil pour mieux bousculer les perceptions.
Edités par Cerruti Baleri, les fameux canapés blancs houssés de la maison de couture meublent salons et suites.
Les trois Suites Moulures Interrompues aux moulures en bois inachevées habillent les murs d’un camaïeu de blancs allant du gris très clair au beige clair. S’interrompent au hasard au milieu du mur, elles témoignent d’une œuvre en perpétuel avancement.
Un grand volume central aux extrémités latérales coulissantes sépare le salon et la chambre à coucher créant une belle intimité. Luxe suprême, comme dans toutes les chambres de l’hôtel, les draps sont en lin des Vosges.
Dans les salles de bain aménagées à l’italienne intégralement carrelées de mosaïque de pâte de verre poudrée, un miroir éclairé d’une série d’ampoules, comme les miroirs de loge, fait de vous la star des lieux.
L’art du faux-semblant prend toutes ses lettres de noblesse dans la Suite 141 ou Suite Salon Doré dont les murs sont recouverts de papier peint réalisé à partir de photographies en noir et blanc du salon doré du second étage.
Les perspectives et la richesse de l’ornementation du style Napoléon III sont reproduites en trompe-l’œil sur l’ensemble de la suite qui prend alors des allures d’appartement haussmannien.
Derrière les panneaux en trompe-l’œil aux motifs de portes anciennes se cache la salle de bains.
Côté chambre, une grande bibliothèque murale remplie de livres divers s’installe en tête de lit.
Les commodités dont les quatre murs sont tapissés de tranches de magazines prolongent cette idée de bibliothèque.
La Suite 143 Houssée de blanc ou Suite Pierre Georges Latécoère nous plonge dans un véritable cocon immaculé. Dès l’entrée, les tableaux, les objets et le mobilier sont délicatement houssés de coton blanc. Qui sait ce qu’ils peuvent cacher ?
Au plafond de la chambre, une série d’ampoules en gypse phosphorescent de l’Oural se révèle la nuit et encadre un large miroir créant un cadre enchanteur.
Le noir s’impose de manière omnipotente dans la Suite 142 ou Suite Boris Vian, véritable œuvre d’art qui étonne accueillant ses hôtes avec de grands champignons en bois plus vrais que nature et une vitrine remplie d’objets insolites.
Avec ses murs peints en noir, son parquet à l’anglaise en chêne teinté en noir et ses rideaux taillés dans un drap de laine noir à fines rayures très Savile Row, elle offre une ambiance feutrée et mystérieuse.
Côté salon, un mur entier est dédié à un cabinet de curiosités exposant divers objets et œuvres d’art : potence lumineuse de Jean Prouvé, lampe de chevet ailée de Nora de Rudder.
Le coin salon est quant à lui meublé de grands fauteuils de Philippe Bestendheider et d’un bureau vintage.
D’autres merveilles sont à découvrir à la Maison Champs-Elysées. Original, minimaliste mais toujours chic, l’hôtel au design très couture nous invite à un voyage permanent dans l’imaginaire en déclinant parfaitement les codes de la célèbre maison de couture Maison Martin Margiela. Véritable parenthèse de quiétude, il saura certainement vous séduire vous emmenant au hasard de vos pas vers les faux semblants les plus troublants.
S’adressant à tous, de l’homme ou de la femme d’affaires passionné – des Imac sont à disposition dans les chambres et le salon blanc – aux touristes en quête d’originalité en passant par les passionnés de mode, la Maison des Centraliens vous propose une escale dans un lieu profondément humain où le jeu de volumes et de miroirs s’oppose au mélange des genres classiques et modernes. Avec en prime un service irréprochable…
8, rue Jean Goujon
75008 Paris
Tél. +33 (0)1 40 74 64 65
Crédit photos : with the courtesy of la Maison Champs-Elysées
Marie-Odile Radom
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