Agnès B Hommes Printemps Eté 2013
Un défilé Agnès B n’a rien d’un défilé comme les autres. Entre événement arty et billet d’humeur, ses mannequins ne ressemblent pas aux mannequins habituels. Ils nous ressemblent, à l’image de la mode d’Agnès B qui se moque des diktats pour imposer son propre style, mélangeant les genres en restant ainsi plus proche de nous.
Pour ce dernier jour de la Fashion Week Hommes, c’est dans le cadre arty de la Maison des Métallos que la créatrice nous convie pour la présentation de sa collection Hommes Printemps Été 2013. Sur une composition musicale orchestrée par Hugues Reip, des mannequins hommes et femmes défilent, seuls ou à deux, proposant un vestiaire complet et plein d’insouciance parfait pour les beaux jours.
Des néo-basiques à la coupe affûtée se succèdent sans se ressembler revisitant avec beaucoup d’humour le vestiaire masculin. A travers cette collection cosmopolite et pleine d’énergie, Agnès B. nous a offert un agréable dépaysement dans un défilé décalé à l’ambiance décontractée avec une ligne qui sent bon le voyage et un été dans les calanques ensoleillées marseillaises.
Polos à rayures, marinières, vestes, costumes, imprimés ensoleillés, pulls, et chaussures en daim constituent le parfait vestiaire d’un été 2013 à Marseille d’un homme plutôt jeune, un brin solitaire et rêveur mais qui conserve un certain sens du style et de l’élégance décontractée, rêvant de dépaysement et expérimentant le sentiment de liberté, vivant la vie avec intensité.
Dès la première silhouette, on croit apercevoir la silhouette d’Enoch, le personnage du film Restless de Gus Van Sant, brillamment interprété par le jeune Henry Hopper, sombre en coton noir sans pourtant être « dark ». La silhouette est dynamique, portable et très ancrée dans le quotidien privilégiant le coton.
Puis l’envie d’ailleurs se fait sentir, des voyages par delà la mer, de prendre sa vie à bras le corps sans pour autant se renier. La marinière et le caban en lin et coton noir font leur apparition, la cravate apparaît en trompe l’œil. L’homme Agnès B se retrouve au port, point de départ de ses rêveries. L’écru fait son apparition, et déjà la créatrice nous envoie un message d’ailleurs, les références à la Bretagne sont fortes, rayures bleues et blanches et imprimé photo du Port Navalo font mouche.
Puis Marseille toute entière se révèle prenant possession du vestiaire. Le bleu domine et nous révèle la richesse de sa palette. Klein, foncé, turquoise, en tramé, océan, le voyage peut commencer. Le point d’ironie fait son apparition sur des pièces de style plus preppy, rappelant le dialogue constant de la créatrice avec les artistes.
Soleil, verdure et imprimé numérique « On the Road » renvoient toujours à l’idée d’un voyage en Méditerranée. Les teintes douces s’associent à des couleurs plus vives.
Puis le voyage fait escale du côté du Kenya. Paréos et écharpes Kikoi en coton font de timides apparitions, idéales pour un bain de soleil près des côtes. Espadrilles et claquettes sont idéales pour une promenade remplie d’insouciance.
Puis Agnès B s’autorise un petit voyage dans le temps s’inspirant de silhouettes d’antan. Béret sur la tête, bermuda ou short porté avec de grandes chaussettes semblent nous ramener un siècle en arrière. Mais point de nostalgie, la silhouette est moderne. Lin, laine et coton se mélangent, les rayures décalent un look trop sérieux.
Puis le sable, l’ocre, la brique et le beige reprennent le pouvoir dans des harmonies de teintes chaudes rappelant les tons des constructions du sud. Les imprimés se gorgent de soleil et de tournesol, le cuir refait son apparition, le chino persévère donnant une allure soudainement plus parisienne bohème idéal pour l’apéro du soir dnas un bar branché.
Les tenues plus formelles font leur apparition, appelant des sorties le soir. Les costumes parfaitement coupés sont dans des harmonies de gris. Les vestes sont souvent croisées avec deux boutons à l’allure plus décontractée. C’est à travers les accessoires que l’idée de voyage transparaît.
Vient enfin le soir. L’homme n’est plus seul et sort accompagné, élégant et racé. Le noir et blanc deviennent sa grammaire rendant hommage à la femme qui l’accompagne forcément fatale en robe dont les formes renvoient à l’Art Martial, comme le premier coup porté. Et parfois, elle se dévoile laissant apparaître la douceur d’une jarretière.
Pour le Printemps été 2013, une nouvelle fois la créatrice Agnès B nous ravit. Proposant une collection en pleine phase avec l’homme d’aujourd’hui, elle ancre chacune de ses créations dans un présent en mouvements où l’homme laisse éclater ses états d’âme et son sentiment de liberté à travers un vestiaire complet, allant de la tenue décontractée de plage au costume plus formel idéal pour une soirée au restaurant ou pour un vernissage. A travers sa vision de la mode, Agnès B nous sommes d’être nous-mêmes mais avec beaucoup d’humour et de douceur. Finalement, le voyage est aussi intérieur et il nous dépayse tout autant.
Crédit photo : with the courtesy of Agnès B.
Marie-Odile Radom
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