» Dans les coulisses de l’Odyssée de Cartier

Dans les coulisses de l’Odyssée de Cartier

Dans les coulisses de l’Odyssée de Cartier

1847 : Louis-François Cartier reprend l’atelier de bijouterie de son maître Adolphe Picard situé au 29 de la rue Montorgueil à Paris. Ses bijoux de grande qualité ne tardent pas à plaire. Après les troubles de la révolution de 1848, la Maison Cartier prospère et s’installe en 1859 Boulevard des Italiens au cœur du Paris mondain.

1899 : Le fils du fondateur, Alfred Cartier, installe la maison familiale dans la luxueuse rue de la Paix et confie la direction de l’entreprise à ses trois fils Louis, Pierre et Jacques. Louis, joaillier hors pair et précurseur de l’alliage diamant-platine, assure l’essor de la Maison de Paris. Visionnaire et féru d’innovations, il peaufine le style Cartier, mélange inédit de classicisme et d’avant-garde.

Mars 2012 :  A l’occasion des 165 ans de l’illustre Maison et pour la première fois, la Maison Cartier a souhaité rendre hommage à son histoire, à ses valeurs et ses inspirations à travers une création d’exception. Deux ans de travail ont été nécessaire pour réaliser un véritable chef d’œuvre de 3mn31, conciliant décors naturels et animations en 3D.

Une soixantaine de personnes ont pris part aux tournages en décor naturel tandis que les effets spéciaux ont mobilisé plus de cinquante personnes pendant plus de six mois. Tout est parfait dans ce film qui retranscrit avec panache et grandeur de l’univers de la marque de Haute-Joaillerie.

Ode à l’intemporalité de la Maison, l’Odyssée de Cartier est une œuvre à part et intemporelle qui célèbre de manière magistrale les 165 ans d’existence de la mythique enseigne, au travers de ses inspirations historiques et culturelles, de ses valeurs et de ses symboles. Retraçant l’odyssée des fondateurs de Cartier, elle oscille dans une lumière parfaite entre rêve et réalité, à travers les différents pays qu’ils ont sillonné pour faire connaitre leurs trésors.

On y découvre l’emblématique panthère Cartier s’échappant de la boutique Parisienne en brisant son enveloppe de diamant. Majestueuse, elle nous invite à la suivre dans sa course effrénée dans l’espace et le temps et nous transporte dans un voyage fantasmagorique peuplé des incontournables bijoux du joaillier, des classiques pavés parisiens à la Grande Muraille de Chine, en passant par la blanche Russie des Tsars et l’Inde mystérieuse des Maharadjas.

Puis le périple se termine, il est temps pour la panthère de rentrer à Paris et de retrouver la top Shalom Harlow, sublime dans une robe rouge à la jupe fluide et au bustier ajusté d’un drapé serré fait main de la créatrice Yiqing Yin.

Symbolisant l’esprit de la femme Cartier, Shalom Harlow est une femme libre, élégante et passionnée et porte trois créations de Haute-Joaillerie de la Maison Cartier parmi lesquelles un bracelet Panthère en platine aux yeux en émeraudes.

Réalisé par Bruno Aveillan avec la complicité de Digital District pour la post-production, ce magnifique court-métrage a été tourné à Prague, en Italie, en Espagne mais aussi à Paris place Vendôme. Au fil des images, le spectateur découvre les bestiaires de Jeanne Toussaint, la directrice artistique de la maison jusqu’en 1933, à travers l’épopée de la célèbre Maison.

Avec passion et détermination et après des mois de travail acharné, Bruno Aveillan et Digital District ont su élever au rang d’œuvre cinématographique ce qui n’était au départ qu’un simple spot publicitaire, y apportant une vision esthétique unique.

La panthère s’est imposée comme l’héroïne de cette fresque extraordinaire. Depuis les années 30, elle est l’emblème de l’expertise joaillère de la Maison Cartier. C’était aussi le surnom de Jeanne Toussaint,  la muse et visionnaire du tout Paris du début du XXe siècle, qui façonna la panthère pour Cartier.

Symbole de force et de liberté, la panthère suit son instinct, sensible à l’univers qui l’entoure, l’œil émeraude vif et prêt à bondir. Trois jeunes panthères Cali, Damou et Tiga ont incarné la Panthère Cartier afin de respecter le rythme naturel des fauves.

La marque a fait appel à un dresseur de fauves, Thierry Le Portier, déjà connu pour le dressage d’animaux sauvages pour le septième art. Les trois félins n’avaient jamais vu la neige avant de tourner en Italie pour les scènes dans la montagne, ce fut donc un challenge pour l’équipe de tournage qui ne savait pas comment elles allaient réagir ! Elles vivent désormais paisiblement dans la ferme des fauves de Thierry Le Portier en Vendée.

Un des défis majeurs pour ce film était de réussir à traduire en image de synthèse et avec un absolu réalisme, toute la grâce et la puissance de la panthère. Bruno Aveillan souhaitait à tout prix qu’on ne puisse à aucun moment faire la différence entre l’animal réel tourné in situ, et l’animal en 3D utilisé dans plusieurs plans impossibles à tourner en réel.

Les artistes de Digital District ont redoublé d’effort et réussi avec brio à donner vie à une incroyable panthère virtuelle, plus vraie que nature. Comme nous le confie également le réalisateur, ce « grand tour de magie » fait appel à un véritable « patchwork de toutes les technologies utilisées au cinéma ».

« L’Odyssée de Cartier » ne cesse pas une seconde d’émerveiller par sa beauté onirique et la poésie qui s’en dégage plonge ainsi le spectateur dans un songe éveillé.

L’un des défis esthétiques et techniques chers au réalisateur Bruno Aveillan et confié au studio Digital District, fut la scène du « tête à tête avec le dragon céleste ». Le studio a fait un travail d’orfèvres pour donner vie au dragon-bijoux imaginé par le réalisateur.

Dans cette séquence, le réalisateur Bruno Aveillan fait référence à la collection Chimera et met ainsi en scène un dragon au corps forgé d’or, de jade et de pierres précieuses. Le réalisme de ses interactions allié à la fluidité de ses déplacements, reflète l’habileté des animateurs et des flamistes du studio qui  imposent cette créature improbable tel un personnage charismatique et divin.

L‘Odyssée de Cartier rend également hommage au pays des Tsars à travers une formidable scène de traîneau. En effet, dès le début du XXème siècle, la maison Cartier conquiert l’aristocratie Russe qui se passionne pour le goût Parisien. Tout le savoir-faire de Digital District a résidé dans la capacité à rendre réels dans cette scène la magie et le lyrisme chers à Bruno Aveillan.

Le souhait principal du réalisateur fut toujours respecté : « Que les effets spéciaux soient les plus réalistes possible et qu’ils ne viennent jamais briser l’émotion« . Ainsi, La scène de Saint-Pétersbourg a été tournée sur un aérodrome dans les environs de Prague en plein mois de juin. La piste a été enneigée artificiellement et tous les éléments d’architecture ont été recréés en animation.

Voyageur éclairé, Pierre Cartier découvrit l’Inde en 1910. Les maharadjahs firent ressertir leurs parures d’or et d’argent en platine et le joaillier réinterprèta au goût parisien les bijoux indiens traditionnels.

La scène intérieure du Palais Indien a été confiée à Franck Bénézech, chef décorateur de cinéma. Il a conçu un décor végétal imaginaire inspiré du décor joaillier Cartier dit Tutti Frutti mêlant rubis, émeraudes et saphirs. L’architecture s’inspire également de l’architecture mongole des XVIème et XVIIème siècles. Un décor en réduction, réalisé à l’échelle 1/5ème a nécessité la collaboration d’une équipe technique et créative composée de sculpteurs, staffeurs, maquettistes et peintres.

Soucieux de réalisme, la Maison Cartier a fait réaliser une réplique quasi-identique de l’avion construit par Alberto Santos-Dumont, pour qui Louis Cartier inventa la montre-bracelet, en 1906.

Large de sept mètres et longue de treize mètres, elle a été fabriquée en collaboration avec une société de construction d’ULM dans le respect des matériaux utilisés à l’époque par l’aviateur. Cette pièce, unique à ce jour, a pu prendre par ailleurs son envol.

Outre la beauté des images, la bande sonore est une pure merveille. Enregistrée dans les célèbres studios d’Abbey Road à Londres et orchestrée par Pierre Adenot, c’est une œuvre originale ponctuée d’un thème en trois temps pour laquelle il a dirigé un ensemble de quatre-vingt-quatre musiciens constitué de cordes, percussions, instruments à vents, harpe et piano. Des chœurs composés de soixante voix de femmes et d’enfants viennent souligner l’œuvre musicale.

Pour l’occasion, la maison de luxe a créé un site dédié à l’Odyssée Cartier qui donne des tas d’informations sur le film, les inspirations et la genèse du projet. On peut également voir les coulisses du tournage, commentées par le réalisateur, Bruno Aveillan.

Pour les 165 ans d’une maison d’exception, Cartier nous offre un petit bijou, une symphonie visuelle hors du temps pour retracer son histoire. Pensée comme une invitation au rêve, cette fresque nous offre un univers fantasmé faite de créatures fascinantes et de décors captivants. C’est un véritable moment suspendu hors du temps mêlant réalité et animations 3D. La magie opère sans que le secret du tour ne soit jamais révélé. Et nous, on adore…

www.odyssee.cartier.fr

Marie-Odile Radom

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