The Collection of Elizabeth Taylor exposée chez Christie’s
« Elle avait une collection comme je n’en avais jamais vue. Et elle la connaissait par cœur. Elle savait exactement ce qu’était chaque pièce, quel type de diamants, leur qualité etc… Mais pour elle, c’était plus que des bijoux. C’était … l’histoire qui se cachait derrière. Beaucoup de ses bijoux avaient une valeur sentimentale. » Peter Sedghi
Pour beaucoup, elle restera à jamais l’héroïne aux yeux couleur améthyste de La Chatte sur Un Toit Brûlant. Pour d’autres, mieux que quiconque, elle était Cléopâtre. Encore très présente dans les mémoires, l’actrice au talent éblouissant était l’un des derniers monstres sacrés de l’âge d’or hollywoodien. Mais avant tout, Elizabeth Taylor était une femme à part entière.
Née en Angleterre d’un couple américain, elle débarque à Hollywood poussée par une mère ambitieuse et devient dès 1943 une enfant star avec les films Fidèle Lassie puis Les Quatre Filles du Dr March. La petite fille s’efface très vite et devient alors une brune féline à la féminité explosive et au tempérament de feu réussissant son virage vers la maturité avec succès.
A dix-huit ans, elle éclate dans Le Père de la mariée de Vincente Minelli puis tourne au côté de Montgomery Clift dans Une place au soleil. Le Technicolor permet d’admirer son regard si particulier dans Ivanhoe et surtout Géant où elle se lit d’amitié avec deux autres monstres sacrés James Dean et Rock Hudson. En 1958, elle donne avec Paul Newman la plus mémorable expression de la violence conjugale au cinéma dans Une chatte sur un toit brûlant et s’oppose un an plus tard à Katharine Hepburn dans Soudain l’été dernier.
En 1963, elle devient l’actrice la mieux payée avec un cachet d’un million de dollars pour Cléopâtre et tombe amoureuse de son partenaire Richard Burton qu’elle épousera deux fois et avec lequel elle tournera sept films, dont la Mégère apprivoisée et Qui a peur de Virginie Woolf ?
Disparue à l’âge de 79 ans le 23 mars dernier, l’icône à l’aura mythique aimait le cinéma, les hommes et les bijoux. Collectionneuse dans l’âme, la star aux deux oscars s’est mariée huit fois avec sept hommes différents. Les hommes de sa vie qui la courtisaient et l’aimaient – maris et amis intimes – l’ont couverte de parures exceptionnelles, plus éblouissantes les unes que les autres, qui devinrent au fil des années ses amies les précieuses. Et en véritable connaisseuse et amatrice de belles pièces, elle achetait elle aussi des bijoux en fonction des événements de sa vie.
L’incroyable collection de bijoux d’Elizabeth Taylor fera l’objet d’une vente aux enchères par la Maison Christie’s à New-York le 13 décembre 2011, à la demande de la famille Taylor, avant de disperser le lendemain 269 autres pièces. La vente de cette collection pourrait dépasser les 30 millions de dollars, selon Christie’s. Une partie des fonds récoltés sera reversée à des associations caritatives et notamment à la fondation de l’actrice contre le sida, l’Elizabeth Taylor Aids Foundation (ETAF).
Après des escales à Moscou, Londres, Los Angeles ou encore Dubaï, une partie de ce trésor est exposée pour deux jours seulement chez Christie’s Paris. Le mercredi 16 novembre 2011 de midi à minuit et le jeudi 17 novembre 2011 de 10h à 12h, les amateurs de joaillerie et les acheteurs potentiels pourront découvrir des dizaines de pièces d’exception, parmi lesquelles des modèles signés Van Cleef & Arpels, Bulgari, Cartier ou encore Boucheron.
Parmi les bijoux exposés, les visiteurs pourront apprécier la fameuse bague au diamant extraordinaire de 33,19 carats rebaptisé The Elizabeth Taylor Diamond, qui fut offerte à l’actrice en 1968 par Richard Burton et qu’elle portait presque tous les jours. Ce joyau spectaculaire est estimé entre 2,5 et 3,5 millions de dollars.
Une magnifique bague Van Cleef & Arpels de 8,24 carats formée d’un énorme rubis serti de diamants, offerte par Richard Burton durant leur mariage, sera également de la partie. D’un rouge le plus parfait selon l’acteur, elle est estimée entre 1 et 1,5 million de dollars.
Un collier en rubis et diamants incorporant la fameuse perle Peregrina, imaginé par Elizabeth Taylor et réalisé par la Maison Cartier, fera également le ravissement de vos yeux. Richard Burton avait acheté 37.000 dollars dans une maison de vente en 1969 cette perle du XVIe siècle portée successivement par plusieurs reines d’Espagne et d’Autriche et qui figure sur des toiles peintes par Velázquez. Cette pièce unique est estimée entre 2 et 3 millions de dollars.
Un bracelet en diamants et platine, cadeau de son fidèle ami Michael Jackson, et plusieurs autres parures en émeraude, diamants, saphir ou rubis, seront également présentés à Paris, dans une salle à l’éclairage doux où une petite vidéo peut-être visualisée.
Dans ses mémoires My Love Affair with Jewelry écrites en 2002, Elizabeth Taylor a écrit : » Je ne pense jamais, jamais à mes bijoux comme à des trophées. Je suis ici pour prendre soin d’eux et les aimer. Quand je mourrai et qu’ils iront aux enchères, j’espère celui qui les achètera, leur fournira un très bon foyer « .
C’est tout ce qu’on souhaite à l’une des plus belles collections de haute-joaillerie au monde. Grâce à la Maison Christie’s, nous avons l’immense honneur de pouvoir les admirer à défaut de les acquérir et de voir le travail fabuleux d’artisans uniques. Quel plus bel hommage que cette exposition à l’une des plus fantastiques actrices d’Hollywwod. Comme Elizabeth Taylor avait coutume de dire : « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. » Voici la nôtre alors courez-y vite. Ou alors rendez-vous le 13 décembre 2011 à New-York.
Christie’s 9 avenue Matignon 75008 Paris. Les 16 et 17 novembre 2011. Informations : 01 40 76 85 85 www.christies.com
Marie-Odile Radom
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