Amaya Arzuaga Prêt-à-Porter Printemps Eté 2012
« I want women to feel strong, but also sexual. Clothing for women should be very original, but at the same time, and such that you really have to wear it and feel comfortable. » Amaya Arzuaga
Délicatesse des tissus et somptueuses transparences habillant ou plutôt découvrant habilement la femme sont une parfaite définition de la collection Printemps Été 2012 proposée par Amaya Arzuaga. La peau se devine et respire à l’unisson de ses pas. Le tissu est membrane et le vêtement peau dévoilant une nouvelle femme fragile et séductrice.
Le sens du pli de la créatrice espagnole fait de nouveau des merveilles multipliant les plis accordéon, mais sa couture est plus graphique et plus rationnelle. Elle y ajoute des lignes noires et la structure différemment. Volume et architecture se combinent dans une couture poétique et audacieuse qui nous transporte à chaque saison. Son savoir-faire est tel que les shorts donnent l’impression d’être multi-strates, révélant ainsi la complexité de la femme sous les différentes couches.
La silhouette tubulaire est longiligne, impression renforcée par un vestiaire privilégiant les pièces courtes dévoilant des jambes fuselées. Le port de tête est délicat, les épaules savamment dénudées sont l’ultime expression d’une apparente fragilité. Jugées sur des boots bicolores aux talons vertigineux et faisant preuve d’une timide sensualité, la femme Amaya Arzuaga privilégie les décolletés sous toutes ses formes. Profond devant, il s’habille de prudes transparences dans le dos.
Multipliant les effets de matières, la collection est plurielle mais conserve une unité d’où se dégage une élégance certaine. La mousseline de soie et les mailles translucides apportent de la légèreté tandis que le gazar autorise toutes les structures amenant un peu de rigidité. Le raphia, le tulle, le jersey, le lin allié à la soie et le double taffetas s’épanouissent sur les créations d’une pureté diaphane.
Les tons pastel dominent la collection. Amaya Arzuaga magnifie le vert d’eau, le rose et le parme, concédant l’utilisation d’un jaune bien audacieux dans une palette douce aux teintes poudrées où l’écru et le sable redéfinissent les contours d’une nouvelle nymphe.
La couture de la créatrice Amaya Arzuaga respire la délicatesse. Subtil mélange de structure et de légèreté, de volume et de poésie, elle déshabille plus qu’elle n’habille la femme mettant en avant sa complexité derrière une fragile apparence. Évanescence d’une respiration, elle s’élève vers un idéal de féminité et nous tient en haleine à chaque pas. Son talent est définitivement confirmé.
Crédit vidéo : Mademoiselle à Paris
Marie-Odile Radom
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