HarryHalim Prêt-à-Porter Printemps Eté 2012
« Le destin lui a donné un esprit indomptable, sans cesse jeté vers l’avant, et dont l’ambition prématurée enjambe les joies de la terre. » Faust – Johan Wolfang Von Goethe
Sa précédente collection printemps été célébrait la femme romantique mais mystérieuse au Temple de l’Oratoire. Pour le Printemps Été 2012, le créateur Harry Halim s’inspire du conte allemand Faust pour en proposer une vision féminine sauvage, graphique et sombre sur une musique apocalyptique dans les sous-sols de la Maison Des Métallos.
Le noir est devenu depuis peu sa signature vestimentaire proposant saison après saison des collections monochromes à peine dérangées par quelques touches de couleur aux teintes glacées. Une nouvelle fois, le noir a la part belle devenant la nouvelle arme de séduction des néo-amazones du créateur d’origine indonésienne, prêtes à savourer une vie de plaisirs épicuriens.
Explorant le côté obscur de la femme et dévoilant une sensualité provocante, il lui façonne une garde-robe à son image, faite de cuir qu’il combine parfois avec des matières plus souples telles que la soie, le jersey ou encore la laine crêpée.
Guerrière des temps modernes, la femme HarryHalim, perchées sur des creepers aux semelles imposantes, ose la transparence et dévoile plus qu’elle ne couvre son corps à travers des coupes acérées multipliant les franges et autres pans de vêtements libres, privilégiant les décolletés profonds, le cheveu ultra-lisse et la bouche noire. Le cuir est travaillé et déstructuré de mille façons drapant le corps.
Le créateur indonésien assemble savamment les pièces dans un jeu de cache-cache intéressant où il s’amuse à dévoiler tout en couvrant le corps de ses muses, déstructurant la silhouette la rendant presque spectrale. La maille se fait résille et crochet, masquant et dévoilant à la fois la poitrine. Mais Harry Halim aime l’inattendu ne terminant jamais complètement son travail de la maille.
Des capes accompagnent des shorts et des jupes très courtes. Les pantalons en cuir noir moulants couvrent les cuisses avant de s’évaser jusqu’aux pieds. Comme portant la marque de griffure, les vestes et les trenchs cultivent l’asymétrie.
Femme gothique ou romantique ténébreuse, la femme HarryHalim est une séductrice sombre, sauvage, un brin rock’n roll mais assumant une féminité exacerbée toute de noire vêtue, prête à prendre sa proie dans ses filets en maille pour savourer quelques plaisirs bien épicuriens.
Crédit photo : image à la une Laurent Cipriani/AP/SIPA
Marie-Odile Radom
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