Ralph Lauren RTW Spring 2012
« On entendait de la musique chez mon voisin pendant les nuits d’été. Des hommes et des femmes voltigeaient comme des phalènes à travers ses jardins enchantés, dans une atmosphère de murmures, de champagne et d’étoiles. » Gatbsy le Magnifique, Francis Scott Fitzgerald.
L’esprit de Gatsby le Magnifique était bien dans l’air lors de la présentation de la collection Printemps Été 2012 de Ralph Lauren. Comme un écho aux tenues masculines du film The Great Gatsby de Jack Clayton dessinées par Ralph Lauren lui-même et un avant-goût de la nouvelle version du film par Baz Luhrmann, le défilé a rapidement pris des allures de retour dans les années folles.
L’ombre de Daisy Buchanan, l’héroïne du film interprétée par Mia Farrow, planait tant chacune des silhouettes semblait avoir été créée pour la riche héritière. De la femme-enfant un peu délurée à la femme fatale s’habillant pour sortir, chaque toilette restitue parfaitement une des multiples facettes de ce personnage si intense et insouciant.
En s’éloignant du style preppy qui a fait son succès ses dernières années mais en conservant la quintessence du style Ralph Lauren, le créateur américain redéfinit les grandes lignes d’un style casual sophistiqué à l’américaine matinée d’une élégance surannée.
La soie et le cachemire confèrent une allure luxueuse non ostentatoire et met en valeur la beauté naturelle de la femme Ralph Lauren qui sait se mettre en valeur sans trop en faire.
Les premières silhouettes sont bucoliques, parfaites pour une garden-party et font la part belle aux teintes pastel poudrées. Distillé en petites touches sur les jupes ou les foulards, l’imprimé fleuri crée des harmonies douces et reposantes avec le vert menthe, le bois de rose, le bleu lavande et le jaune jonquille.
La femme Ralph Lauren est romantique et privilégie jupes en georgette, pulls en cachemire et pantalons fluides en crêpe de Chine.
Une importance toute particulière a été apportée aux accessoires dès le début du défilé. Chapeaux cloche, sandales à plateforme en raphia, panier de pique-nique ou sac besace à franges et foulards au porté lâche renforcent l’impression de légèreté et d’insouciance qui transparaît dans les premières passages.
Un blanc immaculé prend soudain possession de la collection annonçant les premières robes de cocktail, plus élégantes. Robes cintrées et fluides au tombé impeccable accompagnent élégamment la démarche et illuminent le défilé.
Rangs de perles et boas en plumes d’autruches font de timides apparitions tandis que le chapeau cloche réaffirme sa présence et devient presque omniprésent.
Bien entendu, l’élégance naturelle de Jay Gatsby n’est pas oubliée. Ralph Lauren succombe à la tendance masculin-féminin en créant des silhouettes d’apparence androgyne mais finalement très féminines.
Le perfecto se teinte de rose et joue le contraste sur un pantalon large blanc tandis que colliers de perles et fines sandales féminisent des silhouettes très chic.
La femme Ralph Lauren adopte les codes masculins et porte des costumes croisés d’hommes à rayures banquier en version pantalon ou bermuda avec cravate.
Pour le soir, la femme Ralph Lauren laisse éclater son sens de l’élégance. Robes charleston en tissu précieux ou robes en mousseline de soie aux couleurs tendres confèrent une élégance très années 20. Les cols se parent de plumes et les accessoires se font plus rares.
La femme Ralph Lauren se fond dans des fourreaux en satin rose ou en tulle ivoire perlé sur des motifs aux multiples broderies. Elle resplendit dans de somptueuses robes couleur argent.
Muse éternelle et symbole de la jeune femme trendy par excellent, le personnage de Daisy Buchanan sera la femme à suivre pour l’été prochain. Avec sa collection Printemps Été 2012, Ralph Lauren nous a donné une leçon d’élégance et de style à l’américaine en nous proposant une mode inspirée des années folles mais conservant une approche toute moderne du style « flapper ». La facilité avec laquelle le créateur américain redéfinit saison après saison son style et ses codes maison puisant même dans son passé laisse entrevoir un potentiel encore plus grand pour l’inattendu.
Crédit photos :
Défilé : ©John Aquino with the courtesy of WWD
Image à la une : ©Richard Drew / AP
Marie-Odile Radom
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