Yves Saint-Laurent Prêt-à-Porter Printemps Eté 2012

 « Je pris soudain conscience du corps féminin. Je commençais à dialoguer avec la femme, à prendre conscience de ce qu’est une femme moderne. » Yves Saint-Laurent

Pour le Printemps Été 2012, Stefano Pilati, directeur artistique de la Maison Yves Saint-Laurent fait souffler un vent de rétro et esquisse les contours d’une femme néo-bourgeoise chic aimant la sobriété dans les salons feutrés de l’Hôtel Salomon de Rothschild. Puisant dans les archives de la maison, il s’empare des codes et des symboles maison pour moderniser le style emblématique de la marque.

Les lèvres rouges et les cheveux relevés en un chignon strict délicatement orné d’un bijou doré, la femme Yves Saint-Laurent est plus sophistiquée que jamais mais reste un brin mystérieuse ; privilégiant les tailleurs jupe et les pantalons cigarette qu’elle accessoirise peu, n’ayant nullement besoin d’artifices pour renforcer son élégance naturelle.

Perfection des lignes et des courbes, géométrie et volume sont les maîtres mots de cette collection à l’élégance certaine dans un savant dosage entre sophistication et décontraction. Ouvrant le défilé avec un manteau trapèze à la ligne A rebrodé de roses noires, Stefano Pilati annonce la couleur, l’accent sera mis sur les volumes.

Jouant sur les proportions, il crée des volumes couture tout en rondeur en utilisant la soie et l’organza. Les pièces sont structurées notamment au niveau des épaules.

A contre-courant de la tendance pastel pour le printemps été 2012, le créateur a privilégié les teintes sourdes passant du vert Loden au gris sépia sans oublier le bleu canard et un vibrant violet associé à un pétillant aubergine. Quelques pièces immaculées apportent un peu de lumière à cette palette somme toute très automnale. L’association de la cerise et du noir fait encore merveille. Le vert menthe apporte de la douceur.

Les tops en mousseline croisés à l’avant se terminent dos nu et s’associent à un pantalon à pinces ou une jupe droite. Les tailleurs aux lignes arrondies flattent la silhouette. Les jupes droites finement ceinturées sont affublés de godets à l’arrière, et les vestes ont des hauts cols apportant à la silhouette une allure plus martiale.

Lorsque la femme YSL est d’humeur plus bohème, elle apprécie le motif cachemire imprimé issu des archives maison qu’elle conjugue ceinturé en jupon long de soie porté avec une simple blouse blanche ou en robe longue.

Pour le soir, la femme YSL sera fatale en noir tantôt en fourreau parsemé de paillettes d’or au décolleté très profond ou en petite robe de cocktail. Le dos sera mis en valeur dans des combinaisons noires, chères à la maison Yves Saint-Laurent, le dévoilant avec beaucoup d’élégance.

Les chaussures proposées sont de futurs objets de désir. Pièces fortes du défilé, elles font écho au bijou de cheveux doré en étant elles-même des bijoux. Des mocassins à talons se trouvent ornés d’immenses boucles en or tandis que des escarpins à plateforme à la bride délicate sont chapeautés d’or.

http://youtu.be/Ld9S1d_QsRk

En puisant dans les archives maison, Stefano Pilati nous propose une version plus moderne de la femme YSL, néo-bourgeoise en apparence austère mais maîtrisant parfaitement les codes de l’élégance. En traitant de manière presque sportive les silhouettes habituelles, il profite pour manier les volumes, les sculptant dans un luxe non ostentatoire, utilisant des tissus hybrides. Nous prenant par surprise, il privilégie les teintes automnales renforçant l’impression de sophistication d’une collection aux lignes parfaites. Et si la femme YSL apparaît austère au premier abord, un simple coup d’œil aux accessoires parsemés d’or ici et là suffit à se persuader qu’il n’en est rien.

Crédit photo : with the courtesy of Yves Saint-Laurent

Images chaussures : Tom Wabe

Marie-Odile Radom

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