La collection Joséphine Aigrette de Chaumet
Depuis des siècles, Paris est renommée pour la qualité de ses artisans joailliers qui ont fait de la Place Vendôme le merveilleux écrin d’une tradition séculaire, celle de la Haute-Joaillerie. Parmi ces maisons d’exception, une est plus particulièrement rattachée à l’Histoire de France et ces impératrices : la Maison Chaumet.
Tout commence en 1780 avec Marie-Etienne Nitot, modeste joaillier créateur formé par Auber le joaillier de la reine Marie-Antoinette, qui se constitue très vite une réputation dans le milieu aristocratique.
La bijouterie Nitot prend réellement son envol lorsque qu’elle devient en 1802 la joaillerie attitrée de Napoléon 1er après avoir créé les bijoux du mariage du futur empereur avec Joséphine de Beauharnais, dessiné et serti la couronne du sacre de l’empereur et réalisé l’épée consulaire qu’il fait sertir du fameux Régent, le plus beau diamant de la couronne de France d’un poids de 140 carats.
Devenu le joaillier le plus recherché de toute l’Europe, il acquiert en 1805 l’Hôtel de Gramont situé au 15 Place Vendôme (le futur Hôtel Ritz). A partir de la fin du XVIIIème siècle, la succession des Nitot père et fils sera assurée, non plus par ses descendants, mais par des chefs d’atelier de talent : Fossin, Morel et Chaumet.
Fossin et son fils ancrent d’abord la maison dans la période romantique avec des bijoux reproduisant les fleurs d’aubépines ou les feuilles de lierre dont raffolent la duchesse de Berry ou Mathilde Bonaparte. Sous le Second Empire, Morel développe la maison à Londres où il devient le joaillier de la reine Victoria. Mais c’est en épousant, la fille de Morel que Joseph Chaumet prend les commandes de cette maison et lui donne son nom. La maison va alors entrer dans la Belle Époque…
Puis place à Marcel Chaumet dont le style de bijoux plus géométrique est en harmonie avec la mode « garçon » des années 20 qui se féminisera dans les années 30. Ce style donnera naissance à l’Art Déco couronné par l’exposition des Arts Décoratifs à Paris en 1925 avec ses forts contrastes de couleur, de matériaux et l’emploi de pierres semi-précieuses.
C’est tout naturellement qu’en 2010, la Maison de Joaillerie Chaumet rend hommage à l’impératrice Joséphine de Beauharnais, première muse et cliente de Chaumet à travers la collection Joséphine. Trente sublimes pièces revisitent ainsi le diadème, ce bijou de tête chère à cette femme de pouvoir et de goût. Colliers, boucles d’oreille, bagues et bracelets se parent d’une dentelle d’or et d’une pluie de diamants, modernisant ainsi le style Empire.
Toujours en hommage à sa première muse, Chaumet lance une nouvelle collection de bijoux qui saura vous séduire sans nul doute. Puisant son inspiration dans les années folles, la collection Joséphine Aigrette décline cette fois-ci l’Aigrette, un ornement de coiffure léger et gracieux inspiré des plumes de l’oiseau du même nom.
Un diadème, un bracelet, deux bagues surmontés d’une goutte aérienne évoquent ce bijou impertinent reprenant son esthétique. Une alliance et une bague de fiançailles serties de diamants se déclinent en or gris ou rose et reproduisent tout en élégance et légèreté la forme de cette coiffe très prisée dans les années 20. Elles se portent seules ou associées, s’assemblant pour n’en faire qu’une.
Et comble du chic, Chaumet présente également un pendentif formé de délicats losanges asymétriques sertis de diamants et formant une fleur où dans l’angle de trois pétales se niche un solitaire. Maîtres dans l’art du bijou transformable, les artisans de Chaumet ont imaginé un système permettant de le détacher et de le fixer sur une bandeau gainé de cuir noir.
Chacune des pièces de cette nouvelle déclinaison de la collection Joséphine se pare d’une nouvelle élégance toute en légèreté et en insouciance pour une allure très années folles du plus bel effet. L’esprit de Gatsby le Magnifique et de ses légendaires soirées n’est pas très loin…
Crédit photos : with the courtesy of Chaumet
Marie-Odile Radom
Related posts: