Lanvin Hommes Automne Hiver 2017-2018

« Je voulais me concentrer sur l’essence du design, la construction et les proportions » Lucas Ossendrijver

Après plus de dix ans à redessiner les contours de l’homme Lanvin, Lucas Ossendrijver a pris un virage concentrant l’essence même de sa collection Automne Hiver 2017-2018 sur le design, la construction et les proportions.

Et à l’heure où les marques deviennent de plus en plus des coquilles vides, le directeur artistique du prêt-à-porter Homme a préféré redonner du sens à sa mode et exprimer sa propre vision du luxe. Un luxe empreint de simplicité, s’inspirant du quotidien et du monde extérieur pour mieux en sublimer le vestiaire.

L’hiver prochain sera ainsi sans emphase chez l’homme Lanvin. Dès les premières silhouettes, le ton est donné. Le mot Nothing s’affiche ici et là en guise de clin d’œil sur une écharpe ou sur une veste. Car c’est bien cela que nous offre Lucas Ossendrijver, une collection simple bien ancrée dans le réel.

Prenant très à coeur son rôle de designer, le créateur néerlandais a souhaité s’exprimer uniquement à travers le tissu et la technique, jouant sur les proportions et les décalages, abandonnant les références vintage et les imprimés pour une collection prônant la variété et le mélange.

En se réappropriant le vestiaire du quotidien où rien n’est uniforme plutôt qu’en se focalisant sur une nouvelle définition de l’homme Lanvin, il a su aborder le vestiaire masculin dans toute sa complexité, préférant mettre en avant un détail inattendu, la subtilité d’un décalage ou encore l’humilité d’une étoffe.

Les silhouettes ont été entièrement repensées grâce à un travail ingénieux sur la forme et la construction. Et si l’élégance naît d’un détail ou d’une coupe terriblement moderne, le confort n’a pas été pour autant oublié. Les matières naturelles telles que le coton, le cuir et la laine ont pris le dessus.

Les éléments emblématiques du vestiaire – la chemise à carreaux, la parka ou le duffle-coat ou encore le pantalon chino – ont été retravaillés, enrichis et sublimés sans jamais devenir précieux. Ainsi, un costume aux épaules rétrécies, mis sous presse pour former des plis comme des empreintes graphiques le long des manches et du dos, se rapproche du corps pour mieux souligner la silhouette.

Les autres classiques de la maison n’ont pas été oubliés. Le manteau oversized s’anime d’un effet de piping contrasté formé par sa doublure ouatinée roulant le long du col. Le blouson de trekking inspire un modèle en shearling délavé non doublé. Les formes les plus extrêmes s’amusent des volumes.

Les pulls oversized ont été raccourcis pour être portés sur des t-shirts à carreaux coupés en biais, et les encolures décalées pour un effet subtilement drapé. Les pantalons chinos sont proposés en patchwork de tissus ou en coton teinté d’un dégradé irrégulier réalisé à la main.

Les empiècements contrastés ou les patchs de velcro animent un duffle-coat à carreaux montés en biais, lui donnent sa structure et son mouvement. Le cuir enfin fait l’objet d’un travail tout particulier, qu’il soit teinté sur les tranches de couleur vive, monté en patchwork sur un blouson, poncé à la main sur un perfecto, contrecollé avec des empiècements de laine et de coton sur un manteau…

Accessoirisé de bottes de montagne en cuir laqué ou de baskets comme des chaussettes en maille tricotée, la collection Automne Hiver 2017-2018 profondément ancrée dans le réel est faite pour le mouvement. Avec son retour à la réalité, Lucas Ossendrijver nous a proposé pour l’hiver prochain une magnifique collection accentuant le design et les belles matières plutôt que les effets d’ornement, une collection ainsi plus proche des attentes de l’homme Lanvin.

Et si c’était finalement ça la solution, le luxe de retourner à la simplicité du réel…

Crédit photos : with the courtesy of Lanvin.

A la une ©James Bort

Marie-Odile Radom

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