The Tattoorialist, le Tour de France
« Derrière une oeuvre artistique, il y a une personne mais aussi un tatoueur… c’est ce que j’ai souhaité immortaliser à travers des photos spontanées » Nicolas Brulez
Au lendemain de la clôture du Mondial qui se tenait à la Grande Halle de la Villette, le tatouage n’a jamais été aussi populaire. Amateurs, curieux, initiés ou profanes ont été nombreux à arpenter les allées pour admirer le travail des meilleurs artistes tatoueurs de la planète.
« Véritable fenêtre sur l’âme pour qui sait le lire« , le tatouage est en pleine démocratisation. Du petit motif discret en noir et blanc à la grosse pièce haute en couleur, le tatouage séduit de plus en plus et devient le sujet de nombreux sites, contribuant à modifier sa perception de manière durable.
En juin 2012, un nouveau site voit le jour réunissant initiés et amateurs autour de la photographie et du tatouage : The Tattoorialist. Entre art et sociologie, ce site à l’esthétique épurée, source d’inspiration pour ceux qui veulent passer le cap, met en valeur les personnes tatouées sans oublier le travail des tatoueurs.
Infirmier psychiatrique de profession, Nicolas Brulez est The Tattoorialist. Ce photographe passionné a débuté par le street-style et les backstages de défilés à l’occasion des Fashion Weeks parisiennes. Très intéressé par le tatouage sous toutes ses formes, il avait envie de lancer un concept autour du tatouage.
L’idée du Tattoorialist lui vint une nuit alors qu’il tentait de trouver le sommeil. De cette insomnie est née cette fabuleuse idée, celle d’associer la photographie de street-style à celle du tatouage pour lui rendre ces lettres de noblesse en livrant des instantanés de rencontres autour du tatouage.
En s’inspirant du style efficace du célèbre Sartorialist, il célèbre à sa façon le tatouage en faisant découvrir les tatoués dans leur quotidien et en montrant la démarche artistique du tatouage, souvent confondue pour les profanes avec une ambition purement esthétique.
The Tattorialist donne la parole à ces personnes qui ont fait le choix de marquer leur corps à l’encre. Et montre que derrière ces différences se cachent de vraies personnalités authentiques, simples qui choisissent pour une raison ou une autre de marquer leur quotidien à jamais.
Au commencement, Nicolas sillonnait, appareil photo à la main, les rues parisiennes afin de « repérer le morceau de tatouage qui dépassait du T-shirt« , celui qui provoque une émotion. Il accostait alors la personne tatouée, la photographiait tout en l’interrogeant.
Puis le projet prit de l’ampleur, le travail de The Tattoorialist séduisant un nombre grandissant d’amateurs. Des hommes mais également des femmes ont commencé à lui envoyer des mails pour se faire prendre en photo.
Les rencontres fortuites ont alors laissé la place aux prises de rendez-vous dans les rues, galeries et places parisiennes, tout en gardant la magie de la rencontre furtive… Puis Berlin, Bruxelles et Montréal ont été à leur tour le théâtre d’autres rencontres furtives mais riches.
Ce succès grandissant, autant dans la presse que sur les réseaux sociaux, a naturellement amené The Tattorialist à se développer et à tenter de nouvelles expériences toujours autour du tatouage.
Ainsi le lundi 16 septembre 2013, le restaurant Miss-Ko fut le cadre du premier Tattoo Fashion Show, un défilé exceptionnel mettant à l’honneur le travail de jeunes créateurs (prêt-à-porter, lingerie et accessoires) porté par douze modèles tatouées.
Pour son centième portrait, The Tattoorialist s’est offert une nuit au Bus Palladium avec au programme une super ambiance, des concerts et des tatouages en live bien sûr. Puis vint le premier numéro auto-produit de la Gazette du Tattoorialist (encore une histoire d’encre) et l’ouverture récente d’un e-shop sur le site.
La diversité des modèles rencontrés dans les rues a accentué la richesse de ce projet artistique, qui va bien au-delà du simple street-style. Derrière ces clichés à l’esthétique léchée, il y a d’abord une rencontre, celle de Nicolas avec « ses tatoués ».
De ses instants immortalisés sur pellicule naît une histoire, celle de ces tatoués, de leur(s) tatouage(s) mais aussi de leur(s) artiste(s) tatoueur(s) … L’histoire du tatouage moderne peut enfin prendre forme, l’histoire que souhaite nous raconter Nicolas avec l’envie de dépasser les clichés pour montrer que derrière le tatouage, se cache quelque chose de plus profond, quelque chose tenant de l’intime.
Afin de capturer de plus en plus de portraits en dehors de Paris, The Tattoorialist prépare un grand Tour de France qui l’emmènera à la découverte des tatoués de Lille, Metz, Clermont-Ferrand, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Rennes.
Mais pour cela, l’équipe a besoin de votre aide. Afin de mettre en place ce projet et d’aller à votre rencontre peut-être, l’équipe a lancé un crowdfunding. Le lien pour soutenir cette belle initiative : www.kisskissbankbank.com/the-tattoorialist-le-tour-de-france.
Longue vie à toute l’équipe du Tattoorialist !
Marie-Odile Radom
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