Reflections, le pas de deux entre Benjamin Millepied et Van Cleef & Arpels
« Van Cleef & Arpels possède une certaine élégance, que l’on retrouve dans la danse, un domaine qui a toujours inspiré la joaillerie« Nicolas Bos, directeur international de la création
En avril 1967, le chorégraphe George Balanchine, co-fondateur du New-York City Ballet, créait Jewels, un ballet mythique autour de trois pierres précieuses inspiré par les joyaux de Van Cleef & Arpels, dans lequel trois compositeurs différents interprétaient chacun une pierre.
Ainsi l’émeraude a eu les faveurs de s’exprimer sur une musique de Gabriel Fauré et des costumes aux reflets verts. Le rouge du rubis explosait sous une composition d’Igor Stravinsky tandis que le diamant s’épanouissait sous le talent de Piotr Tchaïkovski.
Près de cinquante ans plus tard, l’ancien danseur étoile du New-York City Ballet Benjamin Millepied a investi fin mai le Théâtre du Châtelet, avec une pièce inédite, Reflections, premier volet d’une trilogie intitulée Gems née de sa rencontre avec la maison de Haute Joaillerie.
Le danseur et chorégraphe a mis en scène sa vision des pierres précieuses partant de l’inspiration du rubis, au sein d’une scénographie de l’artiste américaine Barbara Kruger – qui a également créé les costumes – dont les mots blancs se détachant sur un fond rouge vif attiraient l’attention.
Sur une musique spécialement composée par David Lang, un chassé-croisé charnel de danseurs navigue sur les lettres, les couples s’approchant, se détachant et s’enlaçant dans un formidable pas de deux, évoquant pendant quarante minutes les relations humaines qui se font et se défont.
Pour célébrer cette collaboration, la maison Van Cleef & Arpels a imaginé quatre nouvelles pièces de Haute Joaillerie évoquant la légèreté et l’élégance de la danse, dans la tradition des ballerines et des fées chères à la Maison.
Le 21 Mai 2013 s’est tenue au Musée des Arts Décoratifs de Paris, la conférence de presse en l’honneur de cette magnifique collaboration entre la Maison Van Cleef & Arpels et Benjamin Millepied, récemment nommé directeur de la danse de l’Opéra national de Paris.
En compagnie de Nicolas Bos, le directeur international de la création, Benjamin Millepied est revenu sur la création de son ballet et son rapport à la joaillerie.
La joaillerie et la danse insufflent des émotions semblables : la recherche de la perfection, le souci du détail et du raffinement et la passion enivrante. On y retrouve le même souci d’exigence et de réalisme. Ainsi le mouvement qu’on retrouve dans les clips est très réussi.
« Il y a une grande dimension allégorique dans nos créations », nous explique Nicolas Bos. On est rarement dans la représentation d’une ballerine, on essaye plutôt de capturer la nature, l’esprit de la danse. La ballerine donne l’impression de s’envoler alors qu’elle est faite de pièces plutôt lourdes qu’il faut travailler« .
Ce qui frappe tout d’abord lorsqu’on rencontre Benjamin Millepied, révélé au grand public par le film Black Swan dont il a signé les chorégraphies, ce sont ses mains pleines de vivacité qu’il utilise à l’envi pour prolonger son propos.
Son corps entier semble être habité par une perpétuelle chorégraphie faisant presque involontairement des arabesques et des entrechats avec ses mains lorsqu’il parle de danse ou qu’il raconte sa visite des ateliers Van Cleef & Arpels.
Tout chez lui sonne juste à commencer par ses mots, où la justesse prend toute sa place ponctuant chacune de ses réflexions : « Un chorégraphe travaille comme un joaillier, dans une recherche de musicalité, d’élégance et de justesse. Chorégraphe de ballet, c’est également un savoir-faire qui se transmet de génération en génération. […] Dans mon ballet, j’évoque les relations humaines, les émotions, j’ai exploré des choses différentes, utilisé ce que chaque danseur amène à la compagnie. »
Comme un écho à ce ballet autour des pierres précieuses, la Maison Van Cleef & Arpels nous a présenté trois nouvelles broches en or blanc et en diamants aux lignes aériennes capturant pour l’éternité la grâce d’une danseuse.
Si l’une brille par la légèreté de sa robe au délicat motif nid-d’abeilles, les deux autres ballerines capturent l’élégance d’un pas de danse figeant l’éphémère dans un tutu de diamants et de pierres précieuses.
Et en l’honneur de Reflections, Van Cleef & Arpels revisite l’une de ses pièces iconiques, le collier Zip, chef-d’oeuvre d’ingéniosité à la fois collier et bracelet s’inspirant de la fermeture à glissière créé en 1951. Le pompon, figurant une ballerine vue du dessus, auréolée d’un jupon de diamants étincelants et déployant gracieusement les bras, fait directement référence à l’univers de la danse.
Dans un dialogue artistique nouveau, Benjamin Millepied allie son talent à celui d’une maison d’exception retrouvant via ce projet commun l’essence même de la danse. Sensible à la grâce et à l’harmonie, la maison Van Cleef & Arpels perpétue l’une des ses traditions les plus fortes : faire de la danse l’une de ses principales sources d’inspiration en figeant la beauté de l’éphémère.
Marie-Odile Radom
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