Armani Privé Haute Couture Automne Hiver 2013-2014
« Car c’est ainsi que nous allons, barques luttant contre un courant qui nous ramène sans cesse vers le passé. » Gatsby le Magnifique – Francis Scott Fitzgerald
Attendues presque religieusement, les présentations des collections de Haute-Couture sont l’occasion d’admirer le travail d’ateliers d’exception qui ont fait la renommée des grandes maisons, nous proposant à chaque saison un voyage onirique idéalement renouvelé dans la fabuleuse histoire de la Haute-Couture. Ce fut une nouvelle fois le cas pour la Maison Armani.
C’est au Théâtre National de Chaillot que nous retrouvons le label Armani Privé pour la présentation de sa collection Automne-Hiver 2013-2014, une collection élégante placée sous le signe des années 30 dans un camaïeu de beige et de rose.
Dès la lecture de l’invitation Nude, plusieurs images se bousculent bientôt confirmées par le ballet gracieux des silhouettes s’enchaînant dans des volutes de tissus. Tenues de jour, robes de cocktail et robes du soir forment une partition sans faute toute en fragilité.
Transparence, délicatesse, sensualité et légèreté semblent être les maîtres mots d’une collection éthérée à l’élégance rétro, où la couleur nude est omniprésente révélant la pureté des lignes et l’extrême préciosité de chaque détail.
Privilégiant les teintes douces telles que le rose pâle, le champagne, l’ivoire ou encore le beige, Giorgio Armani a souhaité apporter un peu de légèreté, jouant sur les transparences, dévoilant subtilement le corps dans un voile de délicatesse et de finesse.
Véritable hommage à une élégance d’entre-deux guerres, cette collection Nude est à peine réveillée de quelques pièces noires et gris perle, apportant subtilement la touche moderne de noirceur et de chic dans une collection fluide à fleur de peau.
Les tailleurs-pantalons ont des épaules bien dessinées et les jupes, empreintes de pudeur, descendent juste au-dessous du genou. Les manteaux, qui parfois s’habillent de plumes d’autruche, ont un volume ample qui les fait glisser langoureusement de l’épaule comme négligemment posés.
Robes du soir brodées, vestes longues en soie et pantalons palazzo fluides se succèdent dans un tourbillon d’organdi, de soie, de dentelle et de crinoline pour une femme élégante et gracieuse. Les tissus vaporeux parsemés de broderies font place pour la nuit à de la dentelle métallique scintillante.
Les broderies se font délicates, accentuées par des cristaux Swarovski, des perles ou des paillettes illuminant chaque pièce. Le tulle brodé de micro-baguettes en or tandis que les leggings se retrouvent parés de strass.
Les sacs et les parures de bijoux très art déco ajoutent une touche finale de perfection à une collection Armani Privé d’une élégance extrême.
Plumes au cou, pochettes de cuir aux finitions précieuses et colliers de perles renvoient à l’élégance d’une Zelda plus mûre qui aurait en ces temps de crise trouvé un Francis Scott Fitzgerald moderne. Pour l’occasion, sa peau est vierge de toute matière, vraiment délicate, conjuguée à une coiffure à la Marlène Dietrich tout aussi délicate, la bouche et le regard simplement soulignés.
Et tandis qu’en coulisses, l’ambiance est à la distinction, on reste subjugué par ce travail d’une intense préciosité, entièrement réalisé à la main, qui nous rappelle que l’élégance se nourrit de légèreté et de simplicité. C’est sublime, c’est Armani Privé.
Crédit photo Backstage :
© Delphine Achard with the courtesy of WWD
© Imaxtree
Marie-Odile Radom
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