Vanity Fair France, enfin la version française
Octobre 1913, Condé Nast Publications achète le magazine de mode masculine Dress qu’il rebaptise Dress and Vanity Fair. L’année suivante, le magazine changera de nom devenant Vanity Fair, inspiré du roman écrit par William Makepeace Thackeray. Devenu aujourd’hui un magazine international d’envergure, le prestigieux et mythique mensuel américain est unique en son genre alliant le fond et la forme sans pour autant oublier la légèreté !
Profondément singulier, Vanity Fair est un savant et subtil équilibre de grandes enquêtes, de sujets de société, de culture et bien entendu de glamour, révélant des sujets pointus et de grandes collaborations avec de célèbres photographes tels qu’Annie Leibovitz, Bruce Weber ou encore le très regretté Helmut Newton.
Jamais un magazine n’a aussi bien mêlé journalisme d’investigation et glamour, sans pour autant rogner sur la qualité !
Paris, le 26 juin 2013. Tandis que les Etats-Unis s’apprêtent à célébrer le centenaire d’un magazine vendu à plus d’un million d’exemplaires chaque mois, sort dans les kiosques le premier numéro de sa version française avec la volonté de mieux nous faire comprendre l’époque dans laquelle nous vivons, au travers des personnalités qui la façonnent, selon son nouveau directeur de la rédaction Michel Denisot.
Se voulant « brillant dehors, mordant dedans », le tant attendu Vanity Fair français emprunte les codes de son grand frère américain avec un traitement exigeant de l’information, des articles longs à l’écriture soignée et une iconographie recherchée tout en y ajoutant une touche bien française, revendiquée par l’ancienne rédactrice en chef du magazine GQ et nouvelle rédactrice en chef du Vanity Fair France Anne Boulay.
De nombreuses enquêtes sont proposées esquissant le portrait des personnalités faisant l’actualité, à l’instar du témoignage exclusif de l’ancien majordome de la famille Bettencourt Pascal Bonnefoy, le portrait du leader mondial de l’acier Lakshmi Mittal, ou encore la conversion politique de Xenia Sobtchak, star de télé-réalité russe devenue figure de l’opposition à Vladimir Poutine pour ce premier numéro.
La mode, plus ancrée dans la culture française, y tient une place plus grande que dans la version américaine. Mais ici, pas de diktat consumériste et exit les pages shopping ou de street-style, l’accent est porté dans la rubrique Vanity Case sur la création avec des séries mode pointues qui ont fait la renommée du magazine outre-manche.
A l’instar d’une Maison Dior reproduisant la scène du déjeuner sur l’herbe d’Edouard Manet dans son court-métrage Secret Garden 2, Virginie Mouzat, la rédactrice en chef mode, luxe et opinions et ancienne chef de rubrique mode du Madame Figaro, réinterprète les œuvres du peintre Balthus dans la première série mode du magazine intitulée Balthus Obsession mettant en scène la propre petite-fille de l’artiste.
Anna Klossowski, Agathe Bonitzer Ana Girardot, Lucas Ionesco et Solene Herbert y apparaissent fragiles et innocentes sous l’objectif du photographe Max Vadukul.
La culture y est également plus présente, à travers la rubrique Fanfare traitant de la vie culturelle avec les personnalités qui font l’actualité du mois dans ce domaine tandis que le Fumoir évoque des polémiques élégantes servies par de l’illustration.
Les souvenirs des soirées « happy few » aux Bains Douches dans les années 80 de cette première édition sont assez savoureux.
En fin de magazine, Vanity Show propose une immersion dans le monde des gens extraordinaires vue par un grand photographe et se conclut par un Autoportrait, une réinterprétation du questionnaire de Proust avec celui de Lou Douillon pour le mois de juillet.
Pour son premier lancement, le nouveau mensuel s’offre un pont entre deux rives, un passage de relais entre les Etats-Unis et la France, choisissant en couverture un cliché chic et glamour de la star Scarlett Johansson photographiée par Mark Seliger, plutôt que de faire le choix de choisir une égérie purement française.
Icône sexy de Hollywood et amoureuse de la France, élégante et spirituelle, alternant films d’auteur et blockbusters, elle est l’égérie transatlantique idéale puisqu’elle a choisi depuis peu de s’installer à Paris.
Ancré dans son époque, Vanity Fair propose une offre éditoriale complète et multisupports. Dès son lancement, le magazine se décline en versions imprimée, web, tablette avec une application enrichie.
Véritable prolongement numérique du magazine, Vanityfair.fr offre au quotidien un regard distancié sur l’actualité, avec intelligence, style et humour à travers cinq rubriques incontournables faisant la part belle aux images grâce à un partenariat exclusif avec l’agence Magnum : actu, culture, vanités, dolce vita, vanity show et pop-corn.
Élégant et chic, le Vanity Fair français se veut le parfait petit frère de son mythique homologue américain et se donne les moyens de ses ambitions. Conséquent (plus de 260 pages), ce premier numéro séduit avec ce mélange incomparable de glamour et d’information.
Articles soignés, chroniques savoureuses et photographies parfaitement léchées (voire un peu trop parfois) font de ce nouveau magazine haut-de-gamme le futur indispensable français. Brillant, il ne lui reste plus qu’à continuer sur la durée.
Marie-Odile Radom
Related posts: