Alexandre Vauthier Haute-Couture Printemps Eté 2013

« Le vêtement doit être complice de la femme, quelque soit ses mensurations... » Alexandre Vauthier

Il y a chez Alexandre Vauthier une vision très Helmut Newtonienne de la femme. Sexy, chic, troublante et sûre d’elle, elle illumine l’assemblée de par sa seule présence et attire tous les regards. Nul autre créateur qu’Alexandre Vauthier ne sait aussi bien définir les contours de ces glamazones modernes. Facilement reconnaissable, chacune de ses créations sublime la femme révélant sa force et sa douceur à travers des silhouettes longilignes et des tenues audacieuses aux coupes affutées et à la luxueuse sophistication.

Chaque partie du corps est mis en valeur comme si le vêtement n’en était qu’un prolongement de celui-ci en toute élégance. Pour le Printemps-Eté 2013, le créateur français réinterprète ses obsessions et imagine un été un peu froid à la rigueur quasi-monacale.

Structure et perfection des lignes guident une collection beaucoup plus sombre que la précédente dans laquelle le créateur semble affronter sa noirceur dans une féérie de noir, de bleu nuit et de brillance. Tailleur et smoking sont retravaillés à l’extrême nous offrant des variations de choix et une intéressante réflexion sur le noir et les jeux de lumière.

Les broderies soulignent la perfection des coupes, le smoking se réinvente d’un revers pour finir par s’ouvrir complètement. Les épaules sont marquées et les vestes cintrées se portent déposées comme une caresse sur des robes fourreaux à la fente vertigineuse.

Et lorsque le froid est trop pénétrant, le blouson de cuir façon motard est une excellente alternative.

Soie, sequins et satin apportent de la lumière là où le noir apporte de la sophistication et de la tension. Quelques touches métalliques à l’image des escarpins de déesses imaginés par Christian Louboutin, reflètent à l’envi l’éclat incontestable d’une femme raffinée.

La richesse de la fourrure, le soyeux d’un satin aux reflets troublants, la délicatesse d’une dentelle arachnéenne, la transparence de la mousseline dévoilant le corps dans un jeu de transparence très graphique et la brillance des cristaux sont autant d’armes de séduction massives affirmant la personnalité de la femme Alexandre Vauthier.

Luxe extrême, les bijoux de cou sont le point de départ de robes sensuelles semblant pouvoir se libérer de leur contrainte à tout moment derrière la rigueur du métal doré.

 

 

 

 

 

 

 

Sirène des temps modernes, la femme Alexandre Vauthier émerge des profondeurs le cheveu plaqué tout en douces transparences et sensuels reflets. Robe et top en dentelle prennent un aspect mouillé.

Les décolletés sont profonds et les dos nus vertigineux. Alexandre Vauthier sait avec brio que l’élégance parfois ne tient qu’à un fil ! Et lorsque le décolleté se fait minimaliste, il devient fatal et semble être aussi fugace qu’un rayon de lumière s’échappant d’une meurtrière.

La géométrie du V omniprésente chez Alexandre Vauthier fait merveille prenant possession des décolletés ou se retrouvant en trompe-l’œil grâce aux fabuleuses broderies de la Maison Lesage.

La mariée était en noir chez François Truffaut à l’instar du voile de la mariée d’Alexandre Vauthier portant une combinaison lumineuse entièrement brodée de cristaux de Swarovski Elements.

La pièce préférée de la rédaction : le choix fut difficile tant les propositions étaient toutes plus séduisantes les unes que les autres. Celle-ci a eu nos faveurs tant elle souligne la grâce d’une démarche sensuelle.

Une fois encore, le style Alexandre Vauthier fait mouche. Reine de la nuit, la « glamazone » si chère au créateur illumine l’assistance et apparaît dans toute sa splendeur, chic, sophistiquée et sexy en diable. Cette splendeur moderne n’est pas sans rappeler la femme Yves Saint-Laurent celle immortalisée en smoking par un grand maître de la photographie. Puissante, terriblement féminine, cette femme a encore de beaux jours devant elle tout comme la couture d’Alexandre Vauthier nous comble un peu plus de saison en saison.

Illustration Carole Belleudy

Image à la une : SIPA

Marie-Odile Radom

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