Lanvin Hommes Automne Hiver 2012 – 2013

 « Au départ, l’idée était de revisiter le costume pour une nouvelle génération, de l’imaginer pour la rue plutôt que le bureau. » Lucas Ossendrijver

En ce frais dimanche matin, la Maison Lanvin nous accueille dans la pénombre des Halles Freyssinet pour un défilé des plus enthousiasmants et rafraichissants. Pour l’Automne Hiver 2012 – 2013, Lucas Ossendrijver et Alber Elbaz jouent avec les matières et les coupes pour une silhouette réinventée mettant en valeur la pièce la plus emblématique de l’élégance masculine : le costume.

Mixant avec brio audace et classicisme, cette collection renouvelle le costume en créant un costume aux lignes graphiques et modernisés par des inserts de néoprène ou de silicone pour une nouvelle génération d’hommes, plus jeunes, plus urbains aussi. Les pantalons ont la taille très haute accentuant sa finesse et les modèles semblent être sous stéroïdes tant les épaules à la forme arrondie sont surdimensionnées.

A l’image de cette collection mêlant tenues formelles et pièces plus audacieuses, la musique du défilé cultive cette dualité. Débutant par une mélodie jouée au piano, elle prend un virage plus techno jusqu’à mêler piano et techno dans un accord parfait, nous offrant une ballade mémorable dans le vestiaire du nouvel Homme Lanvin.

Et c’est toute la force de ce renouveau. Lucas Ossendrijver et Alber Elbaz nous offrent une parfaite synthèse de l’homme de demain à travers des silhouettes d’une modernité nouvelle, transgressant le classicisme du costume pour y amener un esprit futuriste bienvenu. La démarche affirmée dans des chaussures à mi-chemin entre la chaussure de ville et le sneaker, l’homme Lanvin arbore une garde-robe métissée, équilibre constant entre la rue et la ville.

Le défilé débute par des silhouettes portant des costumes en lainage coloré aux épaules rondes et généreuses agrémentées des fameux inserts de silicone. Le pantalon est ample, les pulls moulants et la silhouette est longiligne dans des manteaux trois quarts. Et lorsque l’homme Lanvin préfère l’élégance d’une veste, elle se révèle cintrée et se ferme via une originale attache intérieure.

Puis, les contrastes augmentent, le sportswear rencontre alors le costume. Les deux créateurs brouillent les pistes alternant manteaux longs et vestes plus courtes, pantalons amples et formes plus ajustées, pulls moulants et tops aux épaules exacerbées. La fourrure s’emparent des cols et des manches quand elle ne réchauffe une casquette inspirée du monde cavalier.

Un style un peu plus futuriste s’empare soudainement du vestiaire Lanvin, contrastant avec les formes classiques des vestes. Les chaussures affirment un homme urbain passant sans problème de la basket montante aux chaussures parfaites pour la montagne.

Teintes pastels et mélange de matières (cuir, satin ou laine) ponctuent une collection aux maintes propositions esthétiques. Les premières silhouettes aux teintes unies disparaissent pour laisser la place à l’imprimé tartan rouge et noir et sombre. Quelques rayures aux teintes électriques viennent apporter un peu de fantaisie orange et bleutée.

Le noir domine mais est réchauffé par du camel, du bleu, du gris ou encore du blanc. Les teintes automnales ne sont pas en reste tant l’orange, le rouge ou le moutarde semblent être de circonstances.

Le nouvel homme Lanvin est un homme parfaitement de son temps en phase avec son époque. Pour transporter netbook, papiers et autres, il se balade avec un porte-documents d’un nouveau genre, une petite mallette rigide recouverte de cuir aux couleurs assorties.

Lucas Ossendrijver et Alber Elbaz ont pour l’Automne Hiver 2012 – 2013 privilégié l’élégance et la rigueur de la coupe en nous proposant une collection étonnante et très attirante. Mélangeant les matières et les coupes, ils prévoient la mutation d’un homme bien dans son époque et profondément urbain avec un sens de l’élégance innée et nous proposent un vestiaire aux propositions plus esthétiques les unes que les autres. Qu’attendez-vous pour succomber à Lanvin ?

Crédit photos : with the courtesy of Lanvin

Marie-Odile Radom

 

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