John Galliano Prêt-à-Porter Printemps Eté 2012
“From Mary Pickford to Mary Poppins…movie stars inspire a modern new voice.” Bill Gaytten
Pour cette première collection féminine sans son illustre créateur, la maison John Galliano présentait des silhouettes inspirées du cinéma des années 20, de l’actrice star du muet Mary Pickford à la gouvernante au cœur en or Mary Poppins.
Épaules arrondies, jupes évasées, tailles cintrées sont les maitres mots d’une collection Printemps Été 2012 douce et romantique sortie de l’imagination du nouveau directeur artistique Bill Gaytten, ancien bras droit du créateur. Les robes sont légères et légèrement transparentes et font la part belle à la mousseline de soie, à la dentelle et à l’organza.
Les premières silhouettes à l’esprit couture marient habilement le blanc et le noir dans un hommage au cinéma d’antan. L’ombre d’une Mary Poppins des temps modernes plane : petit couvre-chef, babies à talons et vestes cintrées parfois incrustées de voile ponctuent chaque silhouette. Les manches se font bouffantes, la taille est haute et les jupes plissées en soie se glissent sous des vestes aux manches rondes.
Et lorsque la femme Galliano arbore un pantalon, elle le préfère trois-quarts s’arrêtant à mi-cheville et allongeant la silhouette. Des bretelles à brides sont portées tombantes pour une allure décontractée un peu boyish. Des touches de tartan complètent une silhouette sur laquelle souffle un vent de nostalgie et d’où émerge le fameux sac à merveilles de la célèbre nurse.
Le pastel prend soudainement le pouvoir d’une collection dominée par le romantisme, allant du rose bonbon au bleu indigo, en passant par le vert tendre et le jaune poussin. La femme Galliano se réinvente en jeune fille en fleurs toute en grâce et privilégie les robes printanières légères et les blouses aux imprimés fleuris légèrement transparents.
L’allure est épurée et presque évanescente, les trenchs et les pantalons longs se parent d’une couleur blanche ; les manteaux sont fluides et les petits blazers font une silhouette ultra-féminine. Des boutonnières fleurissent sur les corsages.
Puis la collection amorce un virage. Le soir, la jeune femme en fleurs devient une femme fatale, révélant une sensualité à fleur de peau. Les robes en mousseline de soie incrustées de broderies ou de cristaux dévoilent tout en transparence le corps de la femme, usant de subtiles détails de dentelle pour couvrir ce qu’elle ne souhaite pas montrer.
Accompagnant chaque mouvement de la femme, les longues robes aériennes coupées en biais donnent une allure de sirène à la femme Galliano se mouvant en toute légèreté à chaque pas.
Les chaussures aux teintes pastels, portées sur les premières silhouettes avec des chaussettes en lin, sont délicates. Babies à talons et boots multiplient les détails aux couleurs acidulées. L’imprimé journal emblème de la marque se retrouve sur le côté interne du talon quand quelques clous ornent des sandales vertigineuses.
Pour le Printemps Eté 2012, Bill Gayten, le nouveau directeur artistique de John Galliano, propose une collection plutôt rétro rendant hommage à la féminité dans toute sa contradiction. Innocente et pure le jour, la femme Galliano devient sensuelle le soir en savantes transparences et tout en évanescence. Première collection d’une nouvelle ère, les codes de la maison sont bien là : esprit couture, art du romanesque, coupe en biais, transparence et broderies font partie de l’ADN de la marque et sont magnifiquement interprétés par Bill Gayten exaltant la féminité et la grâce de la femme éternellement Galliano.
Crédit photo : with the courtesy of John Galliano
Marie-Odile Radom
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