Yiqing Yin Couture Automne Hiver 2011-2012
« Je voulais un idéal de beauté écorchée, peler la surface, dévoiler l’intérieur des corps, découvrir la peau dans un érotisme pudique, une pureté loin de toute convention sociale. » Yiqing Yin
On pouvait déjà déceler le diamant qu’allait devenir Yiqing Yin à sa remise du Grand Prix de la Création 2009 de la ville de Paris catégorie débutante en janvier 2010 pour sa première collection Exils. Son talent, sa singulière approche de la couture et son style ont fait le reste, façonnant ainsi la plus belle des pierres dans sa fulgurante ascension.
A seulement 25 ans, la styliste franco-australienne d’origine chinoise a magnifiquement fait ses preuves et a fait un début remarqué dans la Haute-Couture. Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, Yiqing Yin a rapidement présenté son travail au Festival International de la mode de Hyères en 2010 où elle figure parmi les 8 jeunes créateurs à suivre sélectionnés par le magazine Vogue France.
En juin 2011, elle est finaliste du prestigieux concours de l’ANDAM et remporte le Prix des Premières Collections. Elle défile pour la première fois pendant la semaine de la Haute Couture à Paris et nous a présenté Ouvrir Venus une collection entre transparence et élégance dans laquelle l’idéal de beauté est mis à nu.
La jeune styliste nous propose ainsi un nouveau rapport au corps en proposant un juste équilibre entre ce qui est caché et et qui est révélé dans un érotisme pudique. La femme Yiqing Yin est chic et élégante et exprime une sensualité fragile en se dévoilant par de troublantes transparences et des coupes profondes.
La finesse d’une jambe apparaît soudainement dans l’ouverture d’une robe, ponctuant un drapé. Hanches dénudées mettant en valeur la chute de reins et épaules dévoilées sont autant d’expressions de sa pudique sensualité.
Commençant dans des teintes monochromes, la collection se révèle plus flamboyante au travers de quelques rares couleurs telles que le rouge ou le bleu.
Yiqing Yin, à travers sa collection, recherche l’essence même de la beauté. Pour cela, elle a littéralement « ouvert » Vénus, allégorie de la beauté, dévoilant ses entrailles pour la mettre à nue. Enlevant les différentes couches qui pouvaient encombrer sa couture, elle est allée à l’essentiel et nous en révèle la substance.
Inspirée par les formes minérales, elle crée une nouvelle couture où le vêtement devient un second corps hybride fait de jersey de soie et d’organza auxquels viennent s’ajouter les cristaux et la fourrure. Mêlant à la fois le vison et le renard dans un même vêtement, elle esquisse les contours d’une couture créatrice de nouvelles espèces.
Les vêtements apparaissent sculptés à même la peau, mis en valeur par des drapés et des plissés complexes et privilégient un corps en mouvements. S’approchant du corps, ils s’y fondent tant les tissus sont structurés et sculptés dans une fine approche anatomique du tissu, protégeant le corps de la femme sans l’entraver. Et lorsqu’ils s’éloignent des contours du corps, ils prennent soudainement vie dans un volume très éthéré et s’activent dans un mouvement aérien.
Pour sa première collection Haute-Couture, Yiqing Yin nous a montrer toute l’étendue de son talent qui semble encore en mutation. En perpétuelle recherche d’innovations, elle nous propose une couture moderne utilisant les techniques artisanales pour créer ses drapés et ses plis mais profondément ancrée dans notre époque tant chaque pièce tend à se rapprocher d’une sculpture parfaite du corps.
La femme Yiqing Yin est élégante, mais fait preuve d’une sensualité mesurée, très pudique qu’elle exprime au travers de transparences et de coupes plongeantes. Par le biais de la mise à nu du corps, la femme Yiqing yin se dévoile pour notre plus grand plaisir.
Crédit photo : © Shoji Fujii
Marie-Odile Radom
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