Julien Fournié Haute-Couture Automne Hiver 2011-2012

« Aujourd’hui tout va vite, et nous vivons une grande mutation sociale, politique, intellectuelle…  A nous d’adapter nos habits à la vie que nous menons, de revêtir le matin des vêtements  en adéquation avec notre journée. » Julien Fournié

Les défilés de Julien Fournié sont toujours des premières expériences, comme le rappelle si souvent leur intitulé (Premiers Modèles, Premier Été, Premier Hiver et Premières Couleurs). Ce fut aussi une première pour nous, assistant pour la première fois à une des performances les plus rafraichissantes de cette semaine de la mode.

Membre invité par la Chambre Syndicale de la Haute-Couture, Julien Fournié fait partie de cette nouvelle garde de la Haute-Couture, qui tout en conservant les techniques traditionnelles de la couture, n’hésite pas à faire appel aux technologies modernes innovantes telles que la modélisation virtuelle.

Installé sous la fraîcheur des pierres du Showcase sous le pont Alexandre III, le monde de la mode était convié à assister à la Première Mutation d’une couture énergique à destination d’une femme moderne active. Épouse accomplie, mère aimante, chef d’entreprise travaillant du matin au soir, la femme moderne multiplie les challenges mais se doit de rester élégante et sexy en toutes circonstances.

Et c’est ce que leur offre Julien Fournié, une garde-robe adaptée à leur rythme de vie, une mode métissée faite d’inspirations multiples entre esprit couture et décontraction. L’esprit traîne est très présent : les longues jupes et autres sur-robes recouvrent les pantalons moulants.

Les costumes ont une nouvelle dynamique, mélange de style urbain et d’allure plus stricte et sont la base d’un vestiaire parfait au quotidien. Les découpes sont précises presque anatomiques, les épaules sont marquées. Cuir, organza, soie, mousseline et tulle sont ses matières de prédilection.

La femme Julien Fournié aime les transparences et les coupes fluides qui n’entravent aucun de ses mouvements. Elle se chausse de chaussures à semelle plateforme en liège façon creepers qui lui confère une démarche saccadée presque sur la pointe des pieds.

Elle multiplie les associations définissant le porté nonchalant si cher au créateur dans une gamme de couleurs sourdes et neutres : sur-robe en tulle portée sur un pantalon trois-quart moulant en satin et une veste cintrée courte pour le soir, plissé d’organza dépassant d’une veste, mousseline peinte à la main, dentelles romantiques, broderies et plumes spectaculaires.

Les terres, les noirs, les gris et les beiges sont comme un écho à son environnement urbain dans lequel elle se fond parfaitement. Les fermetures éclair géantes vernies sont légion apportant un soupçon d’originalité aux robes et petites blouses romantiques.

Les silhouettes sont androgynes au point de pouvoir convenir à un homme, les pantalons accompagnent des blouses en mousseline et des hauts en tulle. Les dos se dénudent et les superpositions nombreuses rappellent que la femme doit composer avec plusieurs vies dans une journée.

Avec cette seconde collection haute-Couture, Julien Fournié, conscient des évolutions de ce monde, nous prouve qu’il faudra désormais compter sur lui et sur son sens si aigu de ce que sera le vestiaire féminin. Nous rappelant qu’autre fois le sur-mesure était destiné à la garde-robe quotidienne, il nous donne sa version d’un vestiaire Haute-Couture s’adaptant à nos nouveaux modes de vie.

Crédit photo :

Défilé with the courtesy of Julien Fournié

Image à la une : François Guillot/AFP

Marie-Odile Radom

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